6 mois après le passage de la loi qui autorise l’exercice de l’ostéopathie à des non vétérinaires on entend encore régulièrement des voix vétérinaires s’élever de manière virulente contre cet état de choses.
Comme si une fois la loi passée il était encore opportun de discuter si il faut ouvrir au lieu de se demander comment ….
Et pourtant … rien de neuf sous le soleil, globalement, la profession vétérinaire n’est pas prête à digérer cette médecine aux mains nues.
On est bien sûr loin de la convocation de Dominique Giniaux devant l’ordre des vétérinaires pour déshonneur du diplôme il y a 40 ans …
Bien sûr l’école vétérinaire de Nantes ou à tout le moins une partie d’elle prend le projet à bras le corps.
Mais ….
Les dossiers des bons maîtres, petit papier lu dans toutes les salles d’attente de vétérinaires, ne parlera pas cette année 2012 d’ostéopathie, comme il a été proposé. Le comité scientifique a tranché : trop polémique …
La section acupuncture/ostéopathie de L’AFVAC 1 a du fusionner avec la physiothérapie. Pourquoi pas ? Mais des cette année au congrès annuel, on ne parlera que de la seule physiothérapie !!
Si on rajoute qu’à L’AVEF 2, il n’y a pas non plus de place digne de ce nom pour l’ostéopathie, même si il y a quelques timides essais.
Si rajoute que je ne me souviens pas avoir vu passer une seule conférence d’ostéopathie au congrès des SNGTV 3
Si on rajoute qu’il n’est pas donné autre chose qu’une journée de sensibilisation pour les étudiants vétérinaires, que la presse vétérinaire n’intègre quasiment jamais la pensée ostéopathique dans ses réflexions générales …
Seule la dépêche vétérinaire, avec le petit encart mensuel laisse une place à la pensée ostéopathique.
Bien sûr, il est stupide de mettre tous les acteurs de la médecine vétérinaire dans le même panier. Mais quand même …
Avec seulement 400 vétérinaires 4 qui exercent l’ostéopathie, une profession qui a du mal à faire une place à des troublions qui ne prescrivent pas de médicaments, comment voulez vous défendre un discours de possession de l’ostéopathie quand de toutes façons ce qui est une médecine à part entière demande à vivre et le fera avec …
… ou sans les vétérinaires.
Vu du bout de ma lorgnette, c’est en faisant une place légitime à l’ostéopathie et à ceux qui la pratiquent que la profession vétérinaire dans son ensemble profitera des apports d’une façon de soigner qui apporte un éclairage certains sur nombre de pathologies…
Alors ? On arrête l’hypocrisie qui consiste à dire :
» L’ostéopathie, je ne sais pas ce qu’elle est 5 mais, c’est à moi 6 »
Halte à l’hypocrisie !!
l’hypocrisie c’est bien de failloter avec les ostéopathes humains en disant que ce sont eux qui nous ont tout appris …tu parles ! Ils sont tellement nombreux qu’ils n’ont plus de boulot (cf loi Debré pour limiter leur nombre exponentiel) et donc ils cherchent à marche forcée d’autres « débouchés » , alors pourquoi pas les animaux ? ben voyons et le diagnostic avant le traitement ? car l’ostéopathie , c’est une thérapeutique , parmi d’autres .D’ailleurs rares sont ceux qui n’associent pas ostéo , acu , phyto , physio etc …Mais il y a toujours et d’abord un DIAGNOSTIC ! et que je sache , poser un diagnostic , c’est bien un acte vétérinaire !! c’est sa définition même (cf le code rural et le code de déontologie ) .C’est n’importe quoi cette directive ! C’est désolant et affligeant !
Va expliquer maintenant à de jeunes vétos , après 8 ans d’étude , de faire une école d’ostéo vétérinaire pour se retrouver en concurrence avec des ostéos humains qui ne savent même pas comment est fait un pied de cheval et qui exercent leur métier sans aucune contrainte ordinale ou réglementaire . C’est la fin des écoles d’ostéo vétérinaire !
Nous somme probablement les vétos les plus bêtes du monde pour organiser nous même notre propre concurrence déloyale …
Halte à l’hypocrisie !!
eh oui! vos 2 messages résument parfaitement la situation actuelle qui est particulièrement française et … lamentable!!
Le problème n°1 est pour moi la formation: c’est le sujet sur lequel tous les efforts doivent se porter. Quand je suis sorti d’alfort il ya 16 ans, je n’avais aucune notion d’ostéopathie animale. La première fois que j’ai vu un ostéopathe non vétérinaire travaillé sur un cheval, j’ai trouvé ça étrange et incompréhensible, je l’ai questionné sur sa technique mais il n’a pas souhaité m’expliquer comment ça marchait. Plus tard, c’est mon expérience professionnelle qui m’a permis de rencontrer des confrères ouverts d’esprit et qui m’ont permis de comprendre. Le rejet ou le mépris viennent le plus souvent de l’incompréhension et de l’ignorance. Seize ans plus tard, l’ostéopathie ne fait toujours pas partie du cursus de base des vétérinaires français malgré la présence dans certaines écoles de professeurs de qualité qui pourraient la développer…
Résultat: la porte est ouverte à des ostéopathes non vétérinaires qui parfois (ou plutôt souvent) ont une connaissance insuffisante de l’anatomie et des pathologies animales.
Car le plus important est bien de connaître ses limites et de ne pas nuire au patient, que l’on soit vétérinaire ou ostéopathe non vétérinaire, pour offrir à l’animal une solution à son problème.