Revue Ostéo : La méthode Gesret

La méthode Gesret 
Application clinique sur la modulation des réponses immunitaires de l’organisme dans le cadre de certaines pathologies.

Sophie Ekande & J.-L. Boutin

La méthode Gesret est une technique manipulative inédite basée sur une rééquilibration articulaire, costale et vertébrale globale qui régule par voies nerveuses les réactions immunitaires de certaines pathologies.

Auteurs : Sophie Ekande, M. Sc. virologie-immunologie – Ostéopathe DO. Co-auteure avec J. Gesret de Approche clinique de la sclérose en plaques : Peut-on remettre en questions le dogme des maladies auto-immunes ? 2010.
En collaboration avec Jean-Louis Boutin, Ostéopathe DO – Article paru dans la revue Ostéo, la revue des ostéopathes n° 88 Octobre 2010

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Remerciements
Je voudrais remercier Jacques Gesret pour m’avoir personnellement enseigné ses techniques et permis de présenter sa méthode en m’appuyant sur les écrits de ses deux livres. Je lui adresse toute mon admiration pour le travail colossal qu’il a fait et qui représente une avenue de taille dans la compréhension de ces pathologies inflammatoires. Sa ténacité à faire reconnaître la facette de vérité de ses découvertes et l’appui quasi quotidien qu’il a avec les patients via son site sont tout à son honneur, dévouement et modestie. 


Résumé


La méthode Gesret est une technique manipulative inédite basée sur une rééquilibration articulaire, costale et vertébrale globale qui régule par voies nerveuses les réactions immunitaires de certaines pathologies.
Dans les années 1980 Jacques Gesret, entreprend une étude clinique analytique orientée sur l’observation des anomalies structurelles constantes dont sont porteurs les patients atteints de difficultés respiratoires, de réactions allergiques ou de pathologies cutanées. Cette observation révèle que chez tous ces patients il existe des points communs et des variantes constantes.
Fin 1984 il découvre le mécanisme qui est à l’origine de l’asthme: l’analyse de la structure thoracique chez l’asthmatique révèle une anomalie constante sur un de ses hémithorax par la présence d’une série de subluxations chondrocostalesportant sur les trois premières côtes.
Cette analyse structurelle prend toute son importance quand on considère que la structure abrite en son sein certains éléments nerveux qui vont produire un influx nerveux sensitif susceptible d’être perturbé par des artéfacts mécaniques.
En se basant sur la théorie émise par le chercheur et médecin québécois Ronald Melzac impliquant une neuromatrice et neurosignature responsable de l’évaluation des signaux sensoriels, J. Gesret élargit cette théorie et postule un mécanisme de causalité. Comme à l’image du membre fantôme dans l’algie des amputés, un message qu’il nomme message nociceptif provenant d’une micro lésion articulaire au niveau d’une vertèbre ou d’une côte peut générer un influx nerveux sensitif décrypté dans les ganglions spinaux et perçu à tort comme provenant d’une zone métamérique cutanée ou d’une zone viscérale. L’information sensitive nociceptive est véhiculée vers le SNC, lequel interagit avec le système immunitaire pour moduler une réponse physiologique qui lui semble adéquate et fidèle à l’information reçue.
Mots clés
Méthode Gesret, asthme, pathologies cutanées, rééquilibration articulaire, réponse immunitaire, information fantôme, message nociceptif 

Abstract

Gesret method is a manipulative technique based on a global articular, costal and vertebral reequilibration that regulates through neural channels immune responses to some diseases.
In the 1980’s Jacques Gesret undertook an analytical clinical study focused on the observation of constant structural abnormalities affecting patients suffering from breathing difficulties, allergic reactions or skin disorders. This observation reveals that all these patients present similarities and constant variations.
In late 1984 he discovered the mechanism that is at the origin of asthma: the analysis of the thoracic structure of a patient suffering from asthma reveals a constant abnormality on one of its hemithorax with the presence of a series of chondrocostal subluxations on the first three ribs.
This structural analysis reveals its importance when one considers that the structure contains some neural elements that will produce a sensitive neural impulse susceptible of being disrupted by mechanical artifacts.
Taking into account the theory put forward by the Canadian researcher and physician Ronald Melzac involving a neuromatrix and a neurosignature responsible for the evaluation of sensory signals, J. Gesret develops this theory and imagines a mechanism of causation. Like the image of the phantom limb in the algia of amputees, a message called nociceptive information caused by an articular micro lesion of a vertebra or a rib may generate a sensitive nerve impulse identified in the spinal ganglions and perceived wrongly as originating in a cutaneous metameric area or visceral area. The nociceptive sensitive information is conveyed to the CNS, which interacts with the immune system to modulate a physiological response that seems appropriate and adapted to the information received. 

Riassunto

Il metodo Gesret è una tecnica manipolativa inedita basata su una riequilibrazione articolare, costale e vertebrale globale, che regola, attraverso vie nervose, le reazioni immunitarie di alcune patologie.
Negli anni ’80 Jacques Gesret intraprende uno studio clinico analitico orientato verso l’osservazione delle anomalie strutturali costanti, di cui sono portatori i pazienti affetti da difficoltà respiratorie, da reazioni allergiche o da patologie cutanee. Tale osservazione riveta che in tutti questi pazienti esistono punti comuni e varianti costanti.
Alla fine del 1984 egli scopre un meccanismo che è all’origine dell’asma: l’analisi della struttura toracica nell’asmatico riveta un’anomalia costante su uno dei suoi emitoraci, per la presenza di una serie di sublussazioni condrocostali al livello delle prime tre coste.
Quest’analisi strutturale assume tutta la sua importanza quando si considera che la struttura racchiude in sé certi elementi nervosi che producono un impulso nervoso sensitivo, suscettibile di perturbazione da parte di artefatti meccanici.
Basandosi sulla teoria postulata dal ricercatore e medico del Québec Ronald Melzac, che implica una matrice ed una « neurosignature » responsabili dell’analisi dei segnali sensoriali, J. Gesret estende tale teoria ed ipotizza un meccanismo di causalità. Come nel caso dell’arto fantasma nel dolore degli amputati, un messaggio che lui definisce nocicettivo, proveniente da una microlesione articolare al livello di una vertebra o di una costa, puo’ generare un impulso nervoso sensitivo decriptato nei gangli spinali, e percepito a torto come derivante da una zona metamerica cutanea o da una zona viscerale. L’informazione sensitiva nocicettiva è veicolata verso il SNC, il quale interagisse con il sistema immunitario per modulare una risposta fisiologica che gli sembra adeguata e fedele all’informazione ricevuta.


Contexte


Qu’est ce qu’une réponse immunitaire

Il s’agit d’une réponse extrêmement sophistiquée de l’organisme pour défendre son intégrité corporelle. Cette réponse se fait en rassemblant les moyens qu’utilise notre organisme pour faire la distinction entre le soi et le non soi. La complexité de ce système de défense et des molécules impliquées dans sa modulation fait qu’il reste encore aujourd’hui un des systèmes les plus scrutés du monde de la recherche scientifique.
La mise en œuvre de ces moyens repose sur le principe de l’apprentissage : la réponse ou l’absence de réponse vis-à-vis d’une structure étrangère à notre organisme dépend des expériences antérieures en majeure partie lors de la vie fœtale et des premières semaines de la vie. Cette notion d’apprentissage est un des fondements du système immunitaire. Chaque individu possèdera sa propre capacité d’adaptation aux structures étrangères dont la conséquence est l’existence d’une très grande variabilité des compétences du système immunitaire d’un individu à l’autre. Ceci est important à noter car c’est ce qui fait qu’un individu réagit de telle façon à un stress par rapport à un autre, déclare une maladie ou pas par rapport à un autre, etc.
Soustraire le système immunitaire de l’ensemble du corps humain et l’étudier minutieusement indépendamment des autres systèmes, le considérer particulièrement actif dans un contexte de maladie, sans penser que la maladie elle-même ne soit autre chose que le reflet et l’expression de l’activité normale de ce système est une lacune.
Le corps humain est un ensemble de structures et de systèmes qui interagissent entre eux et l’homéostasie est la relation équilibrée entre tous ces systèmes.
Le système nerveux comprend le système nerveux central et le système nerveux périphérique. Le système nerveux central est une véritable centrale qui reçoit les informations de tout l’organisme par le biais des éléments constitutifs du système nerveux périphérique ; il orchestre les réponses adéquates de tous les systèmes dans le but ultime de conserver l’homéostasie et l’intégrité de l’organisme.
Selon Jacques Gesret, une action exercée sur le système sensitif sera véhiculée par le système sympathique et peut provoquer une réponse cutanée, musculaire, viscérale, immunitaire physiosomatique et psychoaffective. La découverte en 1986 (1) de la neuroleukine par le professeur Marc E. Gurney, Université de Chicago, a permis de comprendre l’intuition de Jacques Gesret puisque la neuroleukine agit comme messager moléculaire reconnu à la fois par le système nerveux et le système immunitaire.
La relation entre les différents systèmes (SN central et périphérique, système immunitaire, psychologie du patient, etc.) ouvre vers une vision globale de la personne et permet la compréhension des processus pathologiques.
La mise en activité du système immunitaire en première ligne de défense commence dès lors que notre organisme est soumis à des envahisseurs malicieux (virus, bactéries, levures), à une blessure ou à une inflammation.
Depuis deux siècles, la médecine moderne lutte contre les infections par des médicaments (antiviraux, antibiotiques, antifongiques), aborde systématiquement les inflammations par des corticoïdes et la douleur d’un patient par une panacée d’antalgiques. Le corps ainsi assisté est empêché de mettre en route ses propres systèmes de défense.
Nous n’instrumentalisons pas le procès des médicaments, mais nous pensons que l’action thérapeutique ne doit pas se limiter à une action palliative. Il faut comprendre pourquoi un système décompense, pourquoi certains éléments pathogènes font évoluer un simple rhume, maladie bénigne et sans danger, vers une pathologie sévère, comme une pneumonie, pouvant mettre en cause le pronostic vital.
Après avoir mis un sujet hors de danger par l’emploi de ces thérapeutiques, l’intérêt devrait être porté sur la cause de la maladie : Qu’est ce qui prédispose un individu à succomber plus facilement qu’un autre à la maladie, pourquoi son système immunitaire est défaillant ? Ceci permet de mieux comprendre ce que Jacques Gesret soutient : « Le système nerveux ne peut s’occuper que d’une seule chose à la fois et il choisira de porter toute son énergie en ne faisant que ce qui lui est ou lui semble être utile ou nécessaire pour assurer la survie de l’espèce ».
Ainsi celui qui est destiné à soigner un individu devra toujours garder à l’esprit l’importante question suivante : Quelle est la cause ? 

L’inflammation : la réponse à une cause

C’est une affirmation sur laquelle repose toute la recherche portant sur la méthode Gesret.
Depuis 1984, Jacques Gesret a mis en évidence :

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Fig. 1 – Le tronc sympathique cervical, est illustrée d’après J. Swan,
Névrologie ou description anatomique des nerfs du corps humain.
Paris, Baillière, 1838, planche 3.

– le rôle joué par le ganglion stellaire dans sa relation avec le système immunitaire

Rappelons que ce ganglion est un carrefour majeur par lequel passent des fibres directement destinées au cœur, au plexus pulmonaire, aux commandes sécrétoires du nez et des yeux, à la motricité interne de l’œil. Les travaux de recherche et les années de pratique de J. Gesret lui ont apporté la preuve que ce ganglion était directement impliqué dans les mécanismes de régulation du système immunitaire. Si la fonction de ce ganglion vient à être perturbée suite à une compression inflammatoire consécutive à une malposition du premier étage thoracique, il se produit des anomalies dans les réponses immunitaires (allergies, asthme, eczéma, psoriasis, diabète, érythème polymorphe, etc.) ; la levée des causes (articulaires) de l’inflammation fait que tout rentre dans l’ordre dans les semaines qui suivent.
Notons que le rôle de ce ganglion était soupçonné depuis longtemps par de nombreux médecins qui pratiquaient son infiltration dans les cas d’allergies. Les résultats obtenus n’étant pas constants et les techniques d’infiltration délicates, cette méthode fut abandonnée. Est-ce que l’observation qui suit peut expliquer l’inconstance de tels résultats ?

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Fig. 2 – Points réflexes douloureux à la pression.
J. Gesret, Recherche fondamentale sur l’asthme.

le rôle du système sympathique du plexus pulmonaire dans l’apparition de la crise d’asthme.

En effet, il démontre que des perturbations mécaniques précises et constantes touchant en partie ou en totalité les 5 premiers ganglions spinaux régissant le plexus pulmonaire sont responsables de l’asthme d’effort, de l’asthme allergique, des allergies du nez et des yeux, de bronchites chroniques ou de bronchites asthmatiformes.

Point très important : J. Gesret a mis en évidence la présence d’une épine irritative située dans l’articulation chondrocostale subluxée puisqu’une pression rythmique exercée sur celle-ci lors de phases inspiratoires profondes déclenche immédiatement une crise d’asthme.
Dès lors la pathologie ne peut être considérée comme d’origine génétique sinon comment expliquer l’action mécanique qui la déclenche. Comment expliquer que l’asthme puisse survenir à n’importe quel âge, 6 mois, comme 60 ans et disparaître comme il est venu

Fait saillant : la présence d’un point réflexe sur le nerf intercostal opposé qui permet de faire cesser la crise d’asthme en quelques secondes de massage (Figure 2).
osteo88_tableau1.jpgIl existe un certain nombre de points réflexes, douloureux à la pression modérée, qui sont toujours présents lors d’une pathologie, en des endroits précis et constants. Ces points sont identiques au point de Mc Burney (2). Ces différents points (Tableau I) indiquent une pathologie viscérale avant même que les premiers symptômes se manifestent et possèdent une action réflexe intense sur le viscère dont la fonction est perturbée.


Information fantôme et message nociceptif


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Fig 3 – La photo de Weir Mitchell (1829-1914) vient de l’article que lui a consacré l’encyclopédie Wikipédia

Autant cette information fantôme fut le moteur de la théorie élaborée par J. Gesret concernant l’asthme et les pathologies du système immunitaire, autant elle représente une source d’intérêt et la conviction que l’interprétation qu’en a fait J. Gesret est le fondement d’une extraordinaire découverte.
L’idée princeps : Une information dite « projetée » ou « fantôme » est le fait que certains amputés perçoivent leur jambe ou leur bras disparu comme s’il existait encore. C’est le neurologue américain Weir Mitchell (3) (Figure 3) qui publia les premières observations en 1866, dans le journal Atlantic (4), sous la forme d’une nouvelle anonyme intitulée « Le cas de Georges Dedlow ».
Les sensations du membre fantôme sont multiples : pression, chaleur, froid, démangeaisons, sensations de moiteur, chatouillements, fourmillements, etc. Le membre absent est toujours perçu comme partie intégrante du corps et l’origine de ce phénomène reste mal connue. On a supposé que le névrome était à l’origine des informations, mais toutes les recherches chirurgicales effectuées à ce jour (section des nerfs au dessus du névrome ou à leur racine, section de certains rameaux nerveux de la moelle épinière, exérèse de certaines aires du thalamus et du cortex) n’ont pas donné de résultats durables dans le temps.
Qu’en est-il de l’algie du membre supérieur gauche décrit lors de l’infarctus ? Ceci est une constatation médicale mais il n’existe pas d’explication dans la littérature concernant ce symptôme associé à la crise cardiaque.
J. Gesret décrit cette algie comme un « signal émis dans une zone périphérique, mais (pour le cœur) comme il n’a pas de somatotopie cérébrale, le système central “projette” l’information sur la zone où arrivent normalement les signaux provenant du ou des ganglions spinaux “émetteurs”. Ce qui fait que l’information douloureuse cardiaque arrive dans les mêmes ganglions cervicaux que les informations du bras gauche. D’où la projection de la douleur dans “l’image” de ce bras, jusqu’au petit doigt ».
Une théorie émise par Ronald Melzac (5) de l’université Mc Gill à Montréal, impliquerait l’idée d’une neuromatrice cérébrale, c’est-à-dire d’« un réseau de neurones qui non seulement répond aux stimuli sensoriels, mais qui produit en outre ce qu’il nomme une neurosignature, un signal indiquant que le corps est intact et qu’il appartient sans équivoque à soi-même ».

Cette neuromatrice devrait comprendre trois circuits neuronaux :

– le circuit sensoriel qui traverse le thalamus et qui se projette dans le cortex somesthésique.
– un circuit qui aboutirait au système limbique, qui joue un rôle clé dans les émotions et les motivations.
– un circuit composé des aires corticales assurant la reconnaissance du soi et l’évaluation des signaux sensoriels et surtout du lobe pariétal qui détermine la conscience du soi et l’évaluation des signaux sensoriels.

Ronald Melzac pense que les signaux sensoriels parvenant au cerveau empruntent simultanément ces trois circuits en parallèle, puis l’information de ces trois circuits serait transformée en un seul signal qui serait transmis aux autres aires cérébrales. Ce signal serait enfin transformé en une perception consciente, dans une région du cerveau qui est encore inconnue. Ainsi, l’influx nerveux transmettrait non seulement l’information sensorielle, mais aussi l’information « cette sensation concerne mon corps ». Il pense également que les connexions de cette neuromatrice seraient initialement déterminées par les gènes et non par l’expérience et l’apprentissage (6).


Relation entre membre fantôme
et système immunitaire


Une question fondamentale s’impose : quelle serait donc la relation existante entre le fait de sentir un bras ou une jambe absente et un problème concernant le système immunitaire ?
L’idée originale de J. Gesret a été de développer et de généraliser cette idée : « Pourquoi, en effet, restreindre l’information fantôme aux seuls cas d’amputations ? »

– Une micro lésion articulaire pourrait-elle engendrer des informations nociceptives sur le trajet d’une fibre nerveuse sensorielle ?
– Ces informations pourraient-elles être perçues (somatisées ou non) comme provenant de la zone métamérique concernée ? Ou perçues comme provenant d’une zone viscérale ?
– Ces informations (somatisées ou non) pourraient-elles engendrer des réactions de défense de la part de l’organisme dans les zones radiculaires ou viscérales d’où elles sont supposées provenir ?
– Une information nociceptive permanente (somatisée ou non) supposée provenir d’une zone métamérique ou viscérale pourrait-elle à la longue modifier le comportement psychoaffectif de la personne concernée ?

C’est en partant de l’idée que certaines pathologies comme l’asthme, l’eczéma, le psoriasis, le diabète, la cellulite et les maladies auto-immunes, pouvaient avoir pour origine des erreurs d’interprétation de messages sensoriels qu’ont commencé ses observations.

Les évidences

La disposition métamérique des lésions est toujours en rapport avec une restriction articulaire de l’étage vertébral correspondant à la sortie nerveuse impliquée. Dans cette zone peuvent être générées des informations « fantômes » – perçues à tort comme provenant de la peau ou d’un viscère – par le jeu des compressions diverses, articulaire, inflammatoire, etc., effectuées sur la fibre nerveuse issue du rachis.

Mais, pour qu’un type précis de pathologie apparaisse, il est nécessaire que soient associés, de façon dominante, divers étages émettant des informations. L’association de diverses subluxations au niveau des premiers étages thoraciques et de certaines régions rachidiennes, à l’image d’un accord musical, nommé « mélodie vertébrale » est responsable de l’expression d’une réponse pathologique ainsi que de sa localisation. Ceci est méticuleusement décrit dans ses deux livres.

Un des volets les plus importants de la découverte de J. Gesret est d’avoir compris que les informations fantômes ne se limitaient pas à celles qui étaient connues et décrites : il en existe des quantités d’autres passées inaperçues.

Exemples

Une information issue d’une subluxation chondrocostale de la deuxième ou troisième côte droite sera perçue par le système central comme un corps étranger dans la bronche et déclenchera une série de réflexes normaux qui sont :

– la toux pour l’expulser
– la sécrétion de mucus pour l’enrober
– le spasme en dernier recours pour qu’il n’aille pas plus profond.

Nous avons là le mécanisme de la crise d’asthme, tout simplement !

L’irritation du nerf glossopharyngien par une première cervicale mal positionnée engendre des paresthésies laryngées et une toux sèche spasmodique que rien ne peut calmer et qui se terminera par un spasme laryngé que tous les médecins qualifient d’asthme alors que les symptômes sont totalement inversés :

– inspiration difficile avec dépression importante du creux sus-sternal
– expiration facile
– épaules non bloquées
– respiration thoracique

Une patiente, que la médecine traitait comme une asthmatique, décrivait, lors de l’interrogatoire, des symptômes qui se rapportaient plus à ceux que nous venons de décrire avec la sensation d’avoir la gorge prise dans un étau. Fait intéressant alors qu’elle parlait, elle se raclait sans cesse la gorge ; à notre remarque, elle a ajouté : « ah oui, cela agace tellement mes proches ! ». Ce symptôme est le signe d’une irritation du nerf glossopharyngien.
Plus proche de moi, le cas de mon fils cadet. Né en détresse respiratoire, dans des conditions d’expulsion difficile, il déclare dès son bas âge de l’eczéma sur le cuir chevelu et aux creux des bras. Il est traité en ostéopathie régulièrement (manipulations crânienne et dorso cervicales). L’eczéma a disparu au niveau du cuir chevelu mais réapparait de façon sporadique et peu invasive au niveau de la saignée des bras. À l’âge de trois ans est apparu ce raclement de gorge accompagné d’un mouvement d’avancement et d’extension de la tête, comme si l’enfant voulait dégager quelque chose au niveau de la base occipitale. Cela est toujours plus marqué en position debout ou assise mais cesse dès lors qu’il est couché. L’enfant a vécu avec ce problème quotidien pendant 11 années. C’était dérangeant pour son entourage et particulièrement à l’école où tous ces voisins de classe lui disaient en période d’examen, « arrête, tu nous déconcentres ». Mes mains d’ostéopathe ni celle d’autres n’ont jamais pu le soulager. Il a été vu en ORL, tout semblait normal, et on m’a dit que ceci était un « tic ».
En 2006 lors de ma formation à la méthode Gesret, je présente à Jacques le cas de mon fils. Je suis vexée d’observer qu’avec tous les traitements prodigués il reste une dysfonction majeure de son ampliation thoracique et une première cervicale particulièrement encastrée et latéralisée. Jacques effectue le « kata » sur mon fils. Ce fut instantané, une diminution des raclements qui en moins d’une demie journée ont complètement disparu depuis et ce jusqu’à ce jour. Nous devons cependant noter qu’il lui est arrivé dans les trois dernières années de se déstructurer en jouant à des sports de contacts (football américain et surtout basket-ball). C’est simple : il recommence à se racler la gorge. L’équilibration selon la méthode Gesret fait cesser les symptômes. Fait intéressant, depuis 2006, il n’a jamais plus fait d’eczéma ; depuis 2009 il n’a plus eu de gêne pharyngée. La stabilité du traitement provient à mon avis d’une musculature plus développée et surtout symétriquement développée, qui maintient les structures dans une parfaite congruence articulaire. 

Cas clinique type

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Figures 4, 5 et 6 : Patiente CB, 52 ans. Date : 30/09/2009, psoriasis, sous traitement à base de corticoïdes. En ce qui concerne les pathologies cutanées voici un cas clinique type.osteo88_fig05.jpg

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– patiente âgée de 52 ans
– pas d’antécédents médicaux
– 1987 : (30 ans) apparaissent des problèmes cutanés dans les deux mains. Les crises n’apparaissant que l’hiver : ce qui présume que la sécheresse hivernale est un facteur aggravant dans ce cas.
– 2002 : ovariectomie gauche à cause d’un kyste.
– 2003 : rémission spontanée des lésions cutanées.
– 2006 : accident de voiture. La patiente est conductrice : le port de la ceinture de sécurité se fait de gauche à droite, le point d’impact majeur est au niveau des côtes supérieures gauches.
– 2007 : deuxième accident de voiture. Collision latérale gauche et la voiture effectue plusieurs tonneaux. La patiente est passagère : le port de la ceinture de sécurité se fait de droite à gauche, le point d’impact majeur est au niveau des côtes supérieures droites.

Dans les deux cas wisplash cervical.

– Eté 2009 : les problèmes cutanés ressurgissent sans période d’accalmie. La patiente à recours aux corticoïdes topiques. Aucune amélioration, les lésions cutanées sont de plus en plus importantes. Prise de photos le 30 septembre 2009 (Figures 4, 5 et 6). 

Les lésions structurelles

– premières côtes (droite et gauche) sont en perte de mobilité ; première côte gauche en postériorité ;
– deuxième côte gauche est en postériorité ;
– troisième côte droite est en postériorité ;
– neuvième thoracique est en postériorité gauche ;
– le point réflexe « pancréas » est positif à la pression ;
– appui podal sur la jambe gauche ;
– pied gauche en rotation externe par rapport au pied droit ;
– l’épine iliaque antéro-supérieure gauche est abaissée par rapport à l’épine iliaque antéro supérieure droite ;
– le trou sacré montre un défaut d’horizontalité du sacrum (inclinaison gauche) ;
– la première cervicale est en rotation gauche.

30 Octobre 2009, premier traitement selon la méthode Gesret. De son plein gré, la patiente décide de ne plus appliquer de pommade à base de corticoïde. Par contre elle utilise des crèmes hydratantes.
5 novembre 2009, deuxième traitement selon la méthode Gesret
18 novembre 2009, troisième traitement selon la méthode Gesret. La patiente utilise la crème préconisée par Jacques Gesret pour créer une vasoconstriction locale et ainsi diminuer l’inflammation cutanée :  Composition de la crème : Paeonia off, T.M. – Ruscus aculeatus T.M. – Cupressus semp. T.M. – Capsela burs. Past. T.M.
7 décembre 2009, quatrième traitement selon la méthode Gesret

Durant les 4 traitements, les lésions cutanées s’atténuent puis réapparaissent mais de façon moins intense.

Résultats

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21 Janvier 2010, la peau est complètement intacte (Figures 7, 8 et 9).

Jusqu’à ce jour (Juin 2010) aucune rechute n’est survenue.
Il est à noter qu’un travail crânien a été entrepris tout au long du traitement pour équilibrer la symphyse sphénobasilaire et les membranes de tension réciproque.

Dans notre travail récent sur la SEP (7), Jacques et moi-même démontrons qu’un ensemble de neurones répondants à des stimuli nociceptifs vont être à l’origine d’un influx nerveux provoquant la démyélinisation partielle des neurones concernés par le biais d’interaction biochimiques entre le neurone et l’oligodendrocyte. Le système immunitaire est alors mobilisé non pas dans le contexte d’une maladie auto-immune, mais dans une fonction adéquate de nettoyage des bris cellulaires des cellules myélinisantes. Nous démontrons que cette maladie dite auto-immune n’est que la réponse immunitaire normale à une information nociceptive provenant de l’inflammation de ganglions spinaux.
Dès 1985, Jacques Gesret remarque que tous les systèmes sont certainement étroitement imbriqués, que le système immunitaire dépend du système central et que ses réactions sont modulées et pilotées en fonction des informations du système périphérique. Ses travaux sont déposés à la Bibliothèque Nationale de France.
L’étude neurophysiologique, nécessaire pour démontrer le mécanisme de base qui relie l’attitude posturale, les restrictions de mobilité articulaires qui en découlent, leur répercussion sur les mécanismes nerveux du système périphérique et central, ainsi que la réaction de ces systèmes sur le système immunitaire a nécessité dix années de recherche. 


La méthode Gesret, en pratique


La méthode Gesret s’appuie sur un protocole thérapeutique simple mais, comme dit J. Gesret, et nous tenons à le souligner,  « simple ne veut pas dire simpliste ».
À première vue il s’agit de manipulations ostéoarticulaires ; en pratique ce sont des corrections très ciblées sur des articulations en perte de mobilité allant même jusqu’à la fixation complète. Ces techniques n’appartiennent pas à un cursus ostéopathique général, elles sont propres à l’auteur, particulièrement les techniques costales et cervicales hautes. Une technique sur une première cervicale encastrée dans l’occiput, qu’enseigne Jacques Gesret tout dernièrement, peut s’avérer nécessaire dans des « cas » difficiles ou dans des récidives.
Lors d’une séance le corps doit être traité dans sa totalité, rien n’est laissé au hasard, et les fixations se défont à l’image d’un pull de laine dont on a filé une maille.

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Fig. 10 : Thorax classique d’un asthmatique. Noter l’abaissement du thorax droit.

Le travail inédit de la cage thoracique (Figure 10) est d’une efficacité étonnante lorsqu’il est bien réalisé et cela nécessite une grande pratique. Car autant la formation est simple autant sa réalisation avec ses résultats en clinique demande de la précision, de la réflexion, du travail, du perfectionnement.
Le travail sur le nourrisson est extraordinaire. Jamais les études d’ostéopathie suivies n’auraient laissé concevoir le traitement des détresses respiratoires chez un nourrisson avec de tels résultats ni l’assurance de pouvoir tranquilliser des parents qui vous amènent un enfant de 4 mois couvert d’eczéma de la tête au pied.

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Fig. 11 : Modification de l’articulé dentaire
en fonction de la jambe courte.

Dans la méthode Gesret, la clinique est très importante : elle permet d’effectuer le lien entre la cause et l’effet.

L’interrogatoire minutieux montre, la plupart du temps, la présence d’un traumatisme qui peut se situer dès la naissance ou à n’importe quel moment de la vie. L’observation de l’articulé dentaire chez l’adulte est un moyen de diagnostic facile et très utile pour déterminer la date approximative de la lésion primaire.
En effet, il apparaît de façon constante que la mandibule se décale du côté opposé à la jambe courte (vraie ou fausse). Par exemple, une personne qui possède une jambe courte à droite – du fait de quelques côtes supérieures bloquées en rotation postérieure (1,5 mm en moyenne de raccourcissement du membre homolatéral par côte bloquée) – verra son articulé dentaire déplacé vers la gauche (Figure 11).
L’expérience nous permet d’affirmer que le déplacement est d’environ 1 mm par 5 années de défaut.
Avec le temps et l’expérience les symptômes décrits par le patient sont entendus et analysés logiquement en s’appuyant sur les connaissances en anatomie et en neurologie.
Dès lors que le mécanisme lésionnel est compris, les restrictions articulaires levées, les symptômes disparaissent.
L’ostéopathie devient une médecine manuelle basée sur les sciences fondamentales, explicables et reproductibles. 

Le déroulement de la méthode

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Fig. 12 : Équilibre du corps : Un individu parfaitement équilibré sur le plan de son ossature (pas de membre court) verra son axe de poids coïncider parfaitement avec son axe corporel.

Le corps humain : un ensemble en équilibre (Figures 12 et 13)

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Fig. 13 : Déséquilibre du corps :
L’axe de poids ne coïncide pas avec l’axe corporel.

La statique du corps humain peut se définir selon deux axes :
« L’axe corporel » : axe frontal virtuel qui part du milieu du front, passant par le milieu du menton, le milieu du creux sus-sternal, le milieu du sternum, l’ombilic, pour se terminer au milieu de la symphyse pubienne, que le sujet se trouve en position debout ou en décubitus dorsal.
« L’axe du poids » : axe vertical qui détermine exactement le centre d’un individu (dans le plan frontal et sagittal) et qui, à l’image d’un fil à plomb, projette au sol un point fictif représentant le centre de la résultante des forces gravitationnelles.

C’est le centrage exact de ce point, entre les deux pieds, qui permet d’obtenir un équilibre bipodal stable.

Dans les conditions idéales prévues par la nature (individu normal), tout le poids du sujet passe, par un axe vertical, qui coïncide avec l’axe idéal du corps et est situé, à mi-distance des deux pieds.
Dans ces conditions, la charge de la totalité du poids corporel se trouvera également répartie sur chaque pied et les sensations de pression y seront identiques.
Si ces conditions sont remplies, l’attitude générale sera équilibrée, tant au niveau de la verticalité de la tête, de l’horizontalité des épaules et des poignets, que de leur distance par rapport à la cuisse, aussi bien en inspiration qu’en expiration.

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Fig. 14 : Équilibre défaillant.

Si ces conditions ne sont pas remplies, par exemple un des deux membres inférieurs étant relativement plus court que l’autre, que ce soit par une « vraie jambe courte » ou une « fausse jambe courte », des modifications de la symétrie du sujet apparaîtront avec perte d’harmonie dans l’équilibre général.

Dans cette condition (membre plus court – Figure 14) :

– l’axe du poids passera toujours par un axe vertical, mais il ne se trouvera pas en coïncidence avec l’axe corporel idéal du corps et sa projection au sol sera décalée par rapport à l’axe idéal.
la charge de la totalité du poids corporel ne se trouvera pas également répartie sur chaque pied et les sensations de pression y seront différentes.

Si les deux jambes sont identiquement tendues, l’axe général du sujet ne sera pas vertical : de ce fait l’axe du poids corporel se trouvera déplacé du côté du membre le plus court, provoquant une surpression (mesurable) sous le pied correspondant.
Paradoxalement (en apparence), c’est sur le pied qui reçoit le plus de pression que le sujet va relâcher tout le poids de son corps, en soulageant le membre le plus long (légèrement fléchi).
De ce fait, plusieurs facteurs vont entrer en jeu :

– la sensation (inconsciente) d’être « penché » ;
– le défaut d’horizontalité de la vision ;
– des tensions musculaires au niveau des épaules, du cou et du bassin.

La palpation des crêtes iliaques, des épines iliaques antérosupérieures ainsi que le mouvement des sulcus sacrés nous indique la position spatiale du sacrum.
À l’aide de cale on fait ressentir au patient son déséquilibre, on l’amène à l’équilibre postural en ajustant la hauteur du membre court.
Le déséquilibre général du corps en position statique est dérangeant car il fixe des éléments qui normalement devraient être mobiles pour le bon fonctionnement du corps.
C’est sur l’observation et l’étude de certains de ces éléments spécifiquement fixés que la méthode Gesret est basée. tab Les côtes

L’importance des côtes

Vient ensuite l’évaluation du grill thoracique, des cervicales et l’observation de l’attitude générale du corps en décubitus dorsal.
En pratique, nous avons pu faire deux observations de la plus haute importance concernant la fixation de la première côte en rotation postérieure.

– Si c’est celle de droite, nous retrouvons toutes les pathologies du système immunitaire de type allergies contre des éléments exogènes (poussières, pollens, métaux, aliments, poils, acariens, etc.)
– Si c’est celle de gauche, nous retrouvons systématiquement toutes les pathologies du système immunitaire contre des éléments endogènes, dites « auto-immunes » (psoriasis, diabète, SEP, etc.)
En ce qui concerne d’autres structures citons rapidement celles-ci :
– La deuxième côte se retrouve impliquée dans l’asthme à l’effort.
– La troisième côte corrèle avec les bronchites asthmatiformes ainsi que dans certaines formes d’hypersécrétions.
– La neuvième vertèbre thoracique seretrouve dans un type de lésion particulière entre T8 et T10, dans les cas d’eczéma, de psoriasis, dans le diabète et la SEP.

Les points réflexes

En plus du point réflexe correspondant au point d’arrêt de la crise d’asthme, il existe deux autres points que l’auteur a identifiés et nomméspoint réflexe foie/pancréas au niveau d’un espace intercostal qui permettent d’identifier le blocage thoracique incriminé dans les pathologies cutanées et de différencier rapidement un psoriasis d’un eczéma et mieux encore un psoriasis eczématiforme d’un eczéma psoriasiforme. Notre évaluation peut se confronter avec succès au diagnostic d’un dermatologue qui voudrait effectuer l’analyse des frottis de peau.

Les points clés

Les vertèbres thoraciques sont scrutées à la recherche de points clés qui sont des zones de rétention qu’il faut obligatoirement lever, sans quoi « la mélodie vertébrale » lésionnelle ne pourra se libérer.

Le Kata

C’est le temps à présent d’effectuer le travail correctif en suivant à la lettre le protocole de la méthode Gesret.
Certains ostéopathes n’aiment pas le terme de protocole et disent qu’il faut libérer les tensions selon le ressenti et la priorité que le corps nous délivre sous la main. Chez l’asthmatique, les tensions principales se trouvent au niveau du thorax et du cou, mais l’équilibre général du corps ne peut être obtenu en travaillant de façon restrictive ces régions. C’est ici la particularité de la méthode. Dans le cadre d’une séance le praticien doit chercher à mobiliser toutes les restrictions articulaires de part et d’autre des points clés tel un scanner qui balaie tout l’axe rachidien.

La méthode Gesret est une méthode qui met en mobilité articulaire tous les segments du corps de la tête au pied.
L’importance de la méthode est basée sur l’équilibre.
Cet équilibre ne peut être consolidé sans le travail sur les sacro-iliaques. Ceci doit se faire dans l’objectif de corriger l’équilibre horizontal du bassin et non pas seulement le blocage du sacrum en nutation ou contre nutation. C’est une étape très importante qui doit être soigneusement effectuée et qui doit être vérifiée en fin de traitement.
Le protocole terminé, c’est le temps de vérifier si les restrictions ont été levées. 

Les tests finaux

Ils consistent à rechercher et à vérifier :

– l’absence des points réflexes intercostaux
– la libération de la première cervicale avec six tests réflexes de salivation et de déglutition très probants.
– l’utilisation d’un test réflexe que Jacques Gesret a appelé le réflexe costo-cubital et podo-cubital. Ce test consiste à aller percuter la zone costale vis-à-vis du pli de la saignée (costo-cubital) à l’aide d’un martelet à aiguille jetable. Si la région cervico-dorsale est libérée le patient ressentira un léger chatouillement ou picotement au niveau cubital homolatéral. Pareillement pour le réflexe podo-cubital dont la percussion au niveau du dos du pied provoque une réaction cubitale homolatérale et traduit la libération de la région sacro-lombaire. Notons que le test podo-cubital est moins sensible.
– l’harmonie de la respiration thoracique.
– Lorsque toutes les restrictions de mobilité articulaires ont été levées s’il persiste une inclinaison du bassin qui se manifeste en station bipodale par la persistance d’un appui privilégié sur une jambe courte, il faut avoir recours à une cale très précise (au mm près) sur le membre court. L’indication d’un mouvement lemniscatoire lent et harmonieux s’installe alors, signe d’un équilibre postural atteint.


Conclusion


Les travaux de Jacques Gesret traduisent exactement les propos d’Andrew Taylor Still, fondateur de la médecine ostéopathique : « La structure gouverne la fonction » et ouvrent l’ostéopathie à de nouvelles approches thérapeutiques.
À son origine, l’ostéopathie détenait le droit aux manipulations structurelles. Dans de nombreux pays, on veut la limiter à des manipulations musculo-squelettiques, viscérales et crâniennes. Il est important de considérer la portée des manipulations vertébrales dans l’efficacité du traitement ostéopathique.
L’étude systématique de la statique et la correction de ces troubles chez les asthmatiques et dans le cadre des pathologies cutanées est une voie thérapeutique incontournable.
La méthode Gesret est une méthode manipulative douce au cours de laquelle la restriction articulaire est levée en amenant les structures à la barrière motrice, accompagnant leur libération en se synchronisant avec les phases respiratoires.
En s’appuyant sur les travaux de J. Gesret de nombreuses études en recherche clinique pourraient être envisagées.
Pour tout scientifique ayant compris le fondement de cette approche il est aisée d’en voir la portée sur un grand nombre de maladies.


Notes


1. La neuroleukine, neuropeptide sanguin émis par le système sympathique, provoque, dans certaines circonstances, la survie de neurones moteurs immatures de la moelle épinière et de neurones sensitifs des ganglions spinaux ainsi que la différenciation des lymphocytes B en cellules productrices d’anticorps (Marc E. Gurney : La neuroleukine, messager nerveux et immunitaire. La Recherche, 1987 ; 186 : 386-388.)
2. Le point de McBurney est situé au tiers externe de la ligne reliant l’épine iliaque antéro-supérieure droite à l’ombilic. À la palpation, la douleur provoquée au niveau de ce point est un signe en faveur d’une appendicite, mais n’est pas suffisante pour affirmer la pathologie et doit être confronté à la clinique. C’est également le lieu privilégié de ponction d’un liquide d’ascite.
3. Fils du médecin John Kearsley Mitchell (1798–1858), Weir Mitchell (1829-1914) fit ses études à l’Université de Pennsylvanie et obtint son diplôme de médecin au Jefferson Medical College en 1850. Pendant la Guerre de Sécession il est en charge des maladies et traumatismes nerveux au Turners Lane Hospital de Philadelphie et à la fin de la guerre il se spécialise en neurologie. Dans cette spécialité, il se rendit célèbre par l’introduction de la cure de repos dans le traitement des maladies nerveuses, notamment de l’hystérie. Ce traitement consistait en un isolement des malades, un confinement au lit, un régime et des massages. Il fut adopté par la suite dans le monde médical. Parmi ses écrits médicaux on peut citer : Les lésions des nerfs et leurs conséquences (Injuries of Nerves and Their Consequences, 1872) et La graisse et le sang (Fat and Blood, 1877). L’érythromélalgie, une maladie circulatoire des extrémités a été nommée « maladie de Mitchell » en son honneur. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Silas_Weir_Mitchell_%28m%C3%A9decin%29 (consulté le 2 juin 2010).
4. The Case of George DEDLOW. The Atlantic Monthly, A Magazine of Literature, Science, Art and Politics. John Davis Batchelder Collection (Library of Congress). 1866, vol. XVIII, July 1866, n° CV, p. 1-11. On peut trouver cet article sur Google Livres : http://books.google.fr/books?id=PFsCAAAAIAAJ (consulté le 2 juin 2010).
5. Ronald Melzack, né en 1929 à Montréal, est chercheur et médecin québécois. Avec son collègue Patrick Wall, ils sont les auteurs de la théorie du portillon (Gate control) sur la modulation de la douleur. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Melzack (consulté le 2 juin 2010). R. Melzack a reçu en 1994 le prix Marie-Victorin en 1994 ; il est Président de l’International Association for the Study of Pain de 1984 à 1987. Pour plus d’informations, voir Les prix du Québec : http://www.prixduquebec.gouv.qc.ca/recherche/desclaureat.asp?noLaureat=162 (consulté le 3 juin 2010).
6. Informations extraites de l’article Les membres fantômesPour la Science – “Scientific Américan” – N°176, Juin 1992.
7. Approche clinique de la sclérose en plaques : Peut-on remettre en questions le dogme des maladies auto-immunes ? Auteurs :Jacques R. Gesret, Chercheur autodidacte – Ostéopathe Honoris Causa – Sophie M. Ekande, M. Sc. virologie-immunologie – Ostéopathe DO. 2010. 


Bibliographie


Livres de J. Gesret

Asthme, recherche fondamentale et thérapeutiques des pathologies du système immunitaire. 1996  – Travaux consultables à l’Académie Nationale de Médecine de Paris
La méthode Gesret : Acupuncture & Ostéopathie : vérité neurophysiologique. 262 pages – 16 planches couleur – format 185×255 – cousu et relié.
L’Asthme et les pathologies du système immunitaire et comportementales OSTÉO, n°43, Octobre 1996. Article publié sur le Site de l’Ostéopathie,

Les travaux de J. Gesret ont été déposés à l’Académie Nationale de Médecine de Paris en 1997, où ils y sont consultables.
Il est l’auteur de nombreuses lettres, publications et conférences : depuis 1994, nombreuses publications d’articles dans la revue Vous et votre Santé :

– Année 1994 : Une nouvelle approche de l’asthme (n°11, avril). Ceux qui épluchent les oignons, et ceux qui pleurent sur l’asthme (n°14, Juillet-Août).
– Année 1995 : L’information fantôme (n°19, Janvier). Le test du coton tige (n°20, février). Médecines douces et information (n°21, mars). Plus d’un siècle d’erreur sur l’origine de l’asthme (n°23, mai). Asthme et Coca Cola, n°24, juin). Neuro-immuno-psychologie (n°26, juillet-août-septembre). L’homme segmentaire, (n°27 octobre).
– Année 1996 : Une solution pour les asthmatiques : lettre ouverte à Jacques Chirac, (n°36 juin). Asthme : Nouvelle approche thérapeutique des pathologies immunitaires (août).
– Année 1997 : Nouveau traitement de l’asthme : la méthode Gesret, (n°48 juin).
– Dossier : « Thérapie manuelle de l’asthme : Les 4 Vérités », Santé Pratique (n°11 février 1998).
– « L’asthme a une cause articulaire », Principes de Santé, n°18 décembre 2009. – « La méthode Gesret », Principes de Santé, numéro hors série sur l’asthme, mai 2010. Site : http://principes-de-sante.com

La méthode Gesret est diffusée et pratiquée dans 19 pays

Articles sur L’Ostéo4pattes-SDO

– Méthode Gesret : Étude d’un cas particulier : Valentin, 10 ans
Pathologies immunitaires : les zones cibles. Jacques R. Gesret Chercheur autodidacte – Ostéopathe Honoris Causa – Jean-Louis Boutin Honoris Causa CO ATMAN.
Approche clinique de la sclérose en plaques : Peut-on remettre en questions le dogme des maladies auto-immunes ? Jacques R. Gesret Chercheur autodidacte – Ostéopathe Honoris Causa – Sophie M. Ekande M. Sc. virologie-immunologie – Ostéopathe DO.
L’asthme et les pathologies du système immunitaire et comportementales. Jacques R. GESRET. Article paru dans la revue OSTÉO n° 43 – Octobre 1996.
La méthode Gesret : Présentation.
La méthode Gesret Application clinique sur la modulation des réponses immunitaires de l’organisme dans le cadre de certaines pathologies. Sophie Ekande, Ostéopathe DO. En collaboration avec Jean-Louis BOUTIN, CO ATMAN. Revue Ostéo, la revue des Ostéopathes, n° 88, Octobre 2010.
Traitement manuel de l’asthme selon la «méthode Gesret»: concept et présentation clinique, J. R. GESRET. Revue Mains Libres, n°2 – Avril 2011. ->
« Cet article ouvre des perspectives nouvelles concernant le traitement de l’asthme par la voie de la restructuration thoracique du sujet, ce qui lui permettra à nouveau d’assumer sa fonction respiratoire normale »
Mots clés : asthme, thoracique, chondrocostale, mucus, inflammatoire

Crédit photographique

La figure 1, le tronc sympathique cervical, est illustrée d’après J. Swan, Névrologie ou description anatomique des nerfs du corps humain. Paris, Baillière, 1838, planche 3.
La figure 2 Points réflexes douloureux à la pression vient du livre de J. Gesret, Recherche fondamentale sur l’asthme,
La photo de Weir Mitchell (1829-1914) vient de l’article que lui a consacré l’encyclopédie Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Silas_Weir_Mitchell_%28m%C3%A9decin%29
Les photos 4 à 9 sont de Sophie Ekande.
Les photos 10, 11, 12 et 13 sont de J. Gesret. 


Le Site de l’Ostéopathie remercie la revue Ostéo et Sophie Ekande de l’avoir autorisé à publier cet article

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