Recoil, la suite

Dans cet article, on parlera des différentes phases du recoi,l avec une explication plus poussée sur le mode d’action de cette technique.

Les références viennent du livre « Le lien mécanique ostéopathique : théorie et pratique » écrit par Paul Chauffour et Eric Prat.

Précédemment, nous avons parlé de la phase 1 qui prend en compte : la mise en tension, l’impulsion et le rebond.

Voici les autres phases :

• Dans la phase 2, l’ensemble des paramètres préalablement établis reste le même, nous rajouterons à ce moment plus de précisions, en effectuant des balayages verticaux, horizontaux et rotatoires.

L’objectif sera de rechercher plus précisément la fixation tissulaire pour traiter avec efficacité. On peut l’appeler également «l’ajustement en 3D de la lésion ».

• La phase 3 met en action le patient dans le cadre de l’ostéopathie humaine. Lors de l’inspiration ou l’expiration provoquée par celui-ci, la restriction se retrouve augmentée. En règle générale, la physiologie articulaire associe l’extension à l’inspiration et la flexion à l’expiration mais selon la LMO, elle, n’a pas d’influence sur la restriction tissulaire.

Dans le cadre de l’ostéopathie animale, nous pouvons venir sentir une augmentation de la densité à l’inspir ou l’expir de notre patient.

ON PEUT AJOUTER A CELA LA VISION METABOLIQUE :

– L’inspiration est en lien avec la phase anabolique (synthèse et assimilation),

– L’expiration est en lien avec la phase catabolique ( dégradation et élimination),

– Le système neurovégétatif sympathique stimule la phase catabolique,

– Le système parasympathique stimule la phase anabolique.

Ces influences permettent de comprendre que nous pouvons avoir une action directe sur l’ensemble de ces mécanismes en utilisant le recoil sur une inspire ou expire, en plus du champ d’action biomécanique.

• Sur la phase 4, on peut demander au patient de rentrer en apnée sur une inspir ou expir, ce qui n’est pas applicable dans notre domaine. Le but de l’apnée est d’augmenter la restriction ciblée qu’elle soit primaire ou secondaire.

Il y a dans un second temps diverses phases dites de « respiration tissulaire », « mentalisation » et de « verbalisation ». Seulement la phase de « respiration tissulaire » rentre dans notre partie de traitement.

Les autres demandent une participation active du patient.

Nous allons quand même décrire leur principe car elles méritent réflexion et approfondissement au sein de notre pratique.

• Phase dite de « respiration tissulaire » : elle comprend l’addition de tous les rythmes corporels (rythmes cardiaques, mouvement respiratoire primaire, l’onde de choc produit par les pulsations artérielles etc..). Lors de la phase 2, nous venons nous mettre en écoute sur ses mouvements, le recoil sera fait au moment où nous sentons l’augmentation de la restriction provoquée par l’écoute de ces derniers.

• Phase dite de « mentalisation » : la praticien propose une visualisation d’un problème à son patient et effectuera le recoil sur la densité maximum.

• Phase dite de « verbalisation » : on demande au patient de venir verbaliser son problème tout en le mentalisant. Le recoil sera placé dans le même cas lorsque la densité tissulaire sera à son apogée.

Dans les principes de la Lésion Mécanique Ostéopathique (LMO), il est décrit que ces différentes phases peuvent être vues comme des dilutions homéopathiques.

➢ La phase 1 et 2 sont liées au physique, à intérêt local,

➢ La phase 3 et 4 sont liées au rapport métabolique de la lésion,

➢ Les phases secondaires sont en liens direct avec les libérations émotionnelles.

Parlons maintenant des modes d’actions en incluant plus de détails.

Comme indiqué précédemment, le recoil agit directement sur le système neurologique par sa haute vélocité et haute amplitude en stimulant les mécanos récepteurs.

– Les organes de Golgi placés sur les ligaments articulaires et les tendons. Ils captent la tension des structures,

– Les corpuscules de Ruffini enfoui en profondeur du tissu conjonctif et ainsi que dans les capsules articulaires. Ils sont sensibles à la pression tactile forte,

– Les corpuscules lamellaires de Paccini à l’envers se trouvent en sous cutanés, capsules articulaires,tendons, membranes séreuses et viscères (vessie et pancréas). Ils sont récepteurs de la vitesse et de hautes fréquences

– Les nocicepteurs organisés dans tous le corps, ils ont un seuil d’excitation plutôt élevé. Les sites de fixations des tissus ne seront pas forcément douloureux.

Le recoil aura par action inhibitrice, via les récepteurs de Golgi, un relâchement des muscles entraînant la fixation. Les corpuscules de Paccini et Ruffini, vont créer une rétroaction musculaire libérant les cicatrices tissulaires et permettra de maintenir la correction durablement.

L’ajustement par recoil restant sous le seuil d’excitation, la correction est sans douleur.

La lésion ostéopathique étant une désinformation neurologique de la posture, le recoil aura pour but du reprogrammer la boucle réflexe et de ramener le bon fonctionnement physiologique de la structure traitée.

• L’EFFET PIEZO-ELECTRIQUE •

Définition : « Le terme piézoélectricité nous vient du grec « piézein » signifiant presser ou appuyer.

Ainsi le terme piézoélectricité désigne la propriété que présentent certains corps de se polariser électriquement — soit de générer un champ ou un potentiel électrique — sous une contrainte mécanique. »

Source : futura science « phénomène physique qui, lorsqu’on soumet certaines structures de type cristallin à des pressions crée à leur surface une polarisation électrique » source : lésion mécanique ostéopathique : théorie et pratique de Paul Chauffour et Eric Prat.

Les fibres de collagènes et les os ayant des composants semi-cristallins, seraient potentiellement capables de produire un phénomène de ce genre. Son axe d’apparition se fait principalement sur les fibres collagènes.

Dans le squelette, cet effet passerait par les contraintes mécaniques en utilisant les lignes de forces intra-osseuses.

ET LES FASCIAS

L’effet « streaming potentials » :

Cette notion reste en cours d’approfondissement mais elle mérite d’être expliquée. Le streaming potential fait référence « à la différence de potentiel qui se manifeste aux deux extrémités d’un matériel poreux lorsqu’un liquide passe à travers ».

Quand il y a contrainte dans un os, le liquide semble se répartir du côté opposé, donnant une différence de potentiel électrique.

De part ce principe, l’os humide reconnaîtrait la charge dynamique du recoil et produirait un signal électrique.

A vos marques…RECOIL


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut