Vous aurez sûrement remarqué qu’en général les cas cliniques décrits sur nos sites, contrairement aux habitudes prises dans les revues scientifiques, sont en général et de manière tout à fait volontaire accompagnés du nom de l’animal soigné.
En Science l’usage consiste à dire qu’un cas clinique ne vaut pas valeur de preuve, il ne peut être intéressant et probatoire que dans une série statistique bien étayée (rébarbatif alors serait la liste de petits noms…). Aussi il ne peut être décrit finalement que dans un but anecdotique ou didactique en particulier pour démontrer la démarche diagnostique ou thérapeutique.
Aussi se détache-t’on toujours du cas particulier pour s’éloigner de son « patient » 1 et, au passage, s’il conserve son poids, son âge, sa race considérés comme des facteurs potentiellement prédisposants…. il en perd son nom qui lui, a priori, n’en est pas un 2
De notre côté, on n’entend pas les choses de cette oreille et pourtant ma formation et ma démarche sont, je le crois, foncièrement aussi scientifiques…
Par contre, l’ostéopathie m’a appris que chaque cas est unique…
Donc c’est bien Médor que j’ai vu le 10 octobre parce qu’il boitait et non un bâtard de 3 ans et 18 Kg vu pour une boiterie.
L’ostéopathie a ceci d’intéressant qu’elle décolle le regard du motif de consultation, pour s’intéresser à une globalité et non à un symptôme 3 et tout détail prend alors de l’importance, pourquoi pas le nom de l’animal et en tous cas chaque cas devient unique…..
Au lieu de la néphrite de la cage deux, c’est bien Rocky qui boit beaucoup et ne mange plus.
Autant il peut aussi être intéressant de confirmer la néphrite autant et surtout elle ne doit pas rester le seul filtre posé sur la réalité pour espérer au mieux agir sur l’état de santé de Rocky aujourd’hui et maintenant.
Et c’est donc ainsi que nous continuerons à décrire nos cas cliniques dans le but de démontrer le cheminement ostéopathique et les possibilités de résultats.
Ceci est déjà très important tant la démarche, le raisonnement ostéopathique, les résultats possibles sont à mille lieux de certains raisonnements médicaux occidentaux actuels (j’insiste sur ces deux derniers mots).
- Terme parfois contesté par le corps médical au motif que l’étymologie latine de « patient » vient du verbe souffrir et qu’un animal ne souffrirait pas. Il est bien entendu que dans ces conditions le terme patient nous semble très approprié !!!
- Et pourquoi pas ?…. un statisticien a bien montré qu’aux urgences les sagittaires étaient admis plus régulièrement que les autres pour une fracture du bras (+ 38%)… Mais soyons sérieux, comme cela est bien sûr impossible il a trouvé aussitôt une autre démonstration bien sûr beaucoup plus sérieuse qui démontrait elle le résultat qu’il pensait être le bon : le taux de fracture du bras chez les sagittaires est le même que chez les autres – mon fils sagittaire s’est cassé deux fois le bras…- ainsi va la science prisonnière de ses a priori alors même qu’elle n’en croit rien.
- comme en mécanique on n’enlève pas l’ampoule du voyant rouge qui s’allume à côté du volant (le symptôme) à la place de changer la plaquette de frein défectueuse (la cause à distance du problème)
Otello, Vick , Pégase, Nina….
19 novembre 2008 15:13, par Frederic Sebbah
je suis bien d’accord avec cette vision des choses, mon regard a effectivement changé avec l’ostéopathie, alors que dès ma formation initiale, mon langage avait été modelé pour ne désigner le patient que par sa maladie. Je n’étais intéressé, comme beaucoup d’autres, que par des « cas »impersonnels, par les pathologies plutôt que par les malades, et lorsque je voyais un camarade s’investir avec empathie en désignant le patient par son nom, je trouvais cela indigne d’un « scientifique ». (c’était d’ailleurs plutôt des filles, serait-ce à dire que leur sensibilité, les rendant plus empathiques, en ferait de meilleurs ostéopathes ?) Comme quoi on peut changer.
PS : cette façon de désigner quelque chose par une de ses parties s’utilise en poésie mais j’ai oublié le terme : « je ne verrai ni l’or du soir qui tombe ni les voiles au loin descendant vers Harfleur… »