Ostéopathie et Asthme : Un soulagement pour mon corps et mon esprit

Il s’agit ici d’un témoignage. Un témoignage est par essence subjectif et ne cherche à mener aucune démonstration. Merci de respecter la sensibilité et l’humanité de chacun.

Contexte

Décembre 2024

J’ai 26 ans et je suis asthmatique, rien de nouveau à l’horizon. Cela se manifestait presque exclusivement comme asthme à l’effort.

Après avoir contracté une légionellose1 il y a 10 ans, j’avais vu un pneumologue et pris un traitement, jusqu’à ce que mon asthme soit stabilisé et que les signes disparaissent même avec une pratique sportive régulière.

Depuis un peu plus d’un an, mon asthme se manifeste plutôt de manière aléatoire, semble-t-il. Toujours avec plus d’intensité en automne et en hiver, mais gérable par le traitement de fond (Symbicort Turbuhaler 400/12 µg2) prescrit par mon médecin traitant.

Une grosse crise d’asthme qui a dû être traitée par corticoïdes3 per os4 l’an dernier a laissé présager qu’il serait bon que je sois de nouveau suivie par un pneumologue, j’ai donc reçu un courrier de recommandation de la part de mon médecin traitant.

Depuis février 2024, j’ai essayé régulièrement d’appeler les standards des pneumologues du coin, jusqu’à environ 1h30 de route de chez moi. Ils ne répondent pas.
J’ai essayé via Doctolib aussi, mais mon médecin prescripteur a le bon goût de ne pas être répertorié sur Doctolib, donc je suis bloquée pour prendre un rendez-vous.

Usée par cette situation, j’ai laissé traîner.

Début du traitement ostéopathique

Puis revient l’hiver, en novembre 2024, mon état se dégrade de nouveau grandement.

  • Symbicort 400/12 µg une fois par jour ;
  • Ventoline5 au besoin, soit 3 à 4 fois par jour.

Je fais de nouveaux des grosses crises d’asthme, plusieurs fois. Cela ne m’était jamais arrivé, je suis un peu perdue face à mes symptômes et à mon incapacité à identifier la potentielle gravité de la crise.

Et puis un matin, la difficulté à respirer me réveille. Je prends peur, mais cela passe avec le traitement.

Premier réflexe : rappeler les pneumologues. Une fois encore, en vain.

Sans solution, j’ai truandé sur Doctolib, j’ai mis le nom d’un autre médecin que mon médecin prescripteur, juste pour pouvoir avoir mon rendez-vous (dans 6 mois).

Dans cette errance où je vais « trop bien » pour aller aux urgences et « trop mal » pour être sereine, je demande à Patrick Chêne s’il peut me prendre en « soins ostéopathique de longue durée6« . Nous convenons de réaliser 2 semaines de traitements quotidiens pour voir quelle influence cela peut avoir sur mon asthme.

Évolution

DateRemarques
Jours
0
Traitements Médicaux : Une fois par jour, le soir, Symbicort 400/12 µg ; au besoin, soit 3 à 4 fois par jour, Ventoline
Le premier jour de la prise en charge ostéopathique, je suis en état où une sensation d’oppression dans le thorax est presque permanente, je suis essoufflée si je marche 2 minutes même à rythme habituel, la Ventoline ne quitte plus ma poche.
Jours
2
La sensation d’oppression dans le thorax a disparu.
Jours
5-6
Traitements Médicaux : Je prends moins de Ventoline sur une journée. Il ne me semble même pas en avoir pris sur ces deux jours. La prise de Symbicort le soir est compliquée ; quand c’est l’heure du traitement, c’est l’heure du traitement. En effet, la prise de Symbicort nécessite de faire 15 à 20 secondes d’apnée que je trouve difficile ces jours-ci.
Jours
7
Traitements Médicaux : Ventoline prise une fois en prévention pour le sport ; J’ai pu prendre mon Symbicort sans étouffer, une victoire.
Jours
10-12
Traitements Médicaux : Sur ces trois jours, j’ai de nouveau de l’asthme en début d’après-midi. La prise de Ventoline suffit à le faire disparaître.
Jours
13-15
Plus de crise d’asthme, plus rien.
Traitements Médicaux : Je reste avec mon traitement de fond, mais je n’ai plus besoin du traitement d’appoint tout au long de la journée pour ne pas me sentir étouffer.

J’arrive au terme de ce que nous avions prévu, il est temps de voir ce que le corps va garder, comment cela va évoluer de lui même en attendant le rendez-vous chez le spécialiste.

Conclusion

Pour le corps et l’esprit : Dans l’ensemble, indéniablement, je vais mieux. J’ai besoin de moins de traitement, la sensation d’oppression dans le thorax a disparu assez vite, je respire mieux.

Au niveau de l’intellect également je vois l’impact fort que cela a sur moi, ce dont je ne m’étais pas rendue compte avant d’être soulagée. Je ne suis plus en détresse émotionnelle face à ma maladie, je n’ai plus peur au quotidien de la surprise de la journée, je reprends confiance en mon corps (il est capable de me faire respirer convenablement).

Pour la prise en charge médicale : cette situation pointe aussi du doigt les défauts dans la prise en charge médicale en situation compliquée.
Personne ne m’a éduquée à reconnaître la dangerosité ou l’innocuité d’une crise d’asthme, malgré la connaissance de la maladie et le suivi par un médecin spécialisé par le passé. 
Je suis consciente que les médecins sont souvent surchargés, et ma peur « de déranger » prend le dessus, me semble-t-il, sur ma sécurité à certains moments.

Ouverture

Concernant l’ostéopathie : Et si tout cela n’est qu’un effet contextuel puisque je suis biaisée, étant moi même ostéopathe (pour les animaux) et adhérant à la pratique ostéopathique ?
Eh bien si l’effet contextuel peut m’aider à mieux respirer, ainsi soit-il.
S’il permet de diminuer la fréquence et l’intensité des crises d’asthme, et donc l’inflammation pulmonaire (brisant d’ailleurs le cercle vicieux), ainsi soit-il.

Concernant les animaux : Lorsque je vois ce qu’il est possible de faire sur l’humain, qui peut prendre le temps de décrire ses sensations jour par jour ainsi que son état mental face à sa maladie, je suis convaincue que nous pouvons faire de même avec les animaux. Peut-être que les effets sont « moins palpables » pour les propriétaires, eux qui ne sont pas dans le corps de leur animal. Néanmoins, en améliorant le bien-être de l’animal face à ses maladies chroniques, en aidant le corps à gérer ses symptômes avec une aide extérieure ; la qualité de vie d’un bon nombre d’entre eux pourrait largement s’améliorer.


  1. « La légionellose est une infection respiratoire grave due à l’inhalation d’un aérosol d’eau contaminée par la bactérie Legionella. » Source : Santé.gouv.fr ↩︎
  2. Vidal, SYMBICORT TURBUHALER 400/12 µg/dose pdre p inhal ↩︎
  3. Vidal, Substance active prednisolon ↩︎
  4. per os = Par voie orale ↩︎
  5. Vidal, Gamme de médicaments VENTOLINE ↩︎
  6. Séjours Ostéopathiques ↩︎

NDLR : Cet article est un témoignage anonyme, merci de respecter la vie privée de la personne qui partage son expérience.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut