Le carnet de santé est outil essentiel pour le suivi médical des enfants. Au premier janvier 2025, il subi des modifications importantes faisant suite aux recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP).
Ces ajustements visent à mieux répondre aux besoins de santé publique actuels et à refléter les avancées médicales.
Bien que ce document soit traditionnellement destiné aux médecins, pédiatres et autres professionnels de santé, les ostéopathes, en tant qu’acteurs complémentaires du parcours de soins, peuvent également s’en servir.1
Un carnet plus adapté aux enjeux actuels
Les modifications du carnet de santé concernent principalement :
1- L’ajout de nouvelles recommandations
Les mises à jour intègrent des conseils renforcés sur la prévention, notamment sur la santé mentale, le sommeil, les écrans et l’activité physique.
Ces thématiques sont directement liées à des problématiques que les ostéopathes rencontrent fréquemment en cabinet, comme les troubles musculo-squelettiques liés à la sédentarité ou les conséquences de posture inadaptée.
2 – Une meilleure sensibilisation à certaines pathologies
Les nouvelles versions insistent sur le dépistage précoce des troubles neurodéveloppementaux, tels que les troubles du spectre autistique (TSA), les retards de développement ou les troubles de l’apprentissage.
Les ostéopathes, grâce à leurs compétences, leur première intention2 et l’observation du patient, peuvent contribuer à identifier des signaux d’alerte précoces. Ceci leur permet de faire leur devoir de diagnostic d’opportunité3 et référer vers le médecin traitant pour une prise en charge plus rapide de la pathologie.
3- Un accent sur la parentalité
Le carnet propose désormais davantage d’informations pour accompagner les parents dans les premières années de vie de l’enfant. Cela inclut des conseils sur le portage, l’allaitement ou encore la prévention des déformations crâniennes positionnelles (plagiocéphalie), un domaine où les ostéopathes pédiatriques jouent un rôle clé.
Les nouvelles recommandations sont essentiellement sur les thèmes suivants 4 :
- Les conseils pour élever son enfant sans violence ;
- Les tableaux relatifs à l’introduction des aliments ;
- Les conseils concernant le sommeil de l’enfant ;
- Les conseils sur l’utilisation des écrans.
Le rôle des ostéopathes dans l’utilisation du carnet de santé
Même si les ostéopathes peuvent choisir de ne par remplir directement le carnet de santé5, celui-ci peut a minima servir d’outil complémentaire pour affiner leur prise en charge :
Accès à l’historique médical
Le carnet de santé fournit une vision globale de l’état de santé du patient, incluant vaccinations, antécédents médicaux et consultations médicales, courbes de croissance… Ces informations peuvent orienter l’ostéopathe dans son évaluation initiale, notamment pour adapter sa prise en charge à des contre-indications éventuelles.
Collaboration interprofessionnelle
Le carnet de santé est une porte d’entrée vers le travail en interdisciplinarité. Les transmissions présente favorisent un travail en synergie avec les médecins, pédiatres et kinésithérapeutes…
Les ostéopathes peuvent participer à une meilleure coordination des soins.
Sensibilisation des parents
Lors des consultations, les ostéopathes peuvent s’appuyer sur les nouvelles recommandations du carnet pour informer les parents sur des gestes préventifs (portage ergonomique, postures de sommeil) ou pour les orienter vers un suivi médical en cas de suspicion d’un trouble.
Un outil pour améliorer la prise en charge globale
L’intégration des thèmes de santé publique, comme la prévention des troubles posturaux ou des pathologies liées à l’hygiène de vie, renforce le lien entre les modifications du carnet de santé et la pratique ostéopathique.
Par exemple :
- Les conseils sur l’activité physique peuvent être liés aux séances visant à corriger des problématiques musculo-squelettiques.
- Les recommandations sur le sommeil ou les écrans (ou la posture liée) peuvent compléter les ajustements apportés par l’ostéopathe pour réduire les tensions et favoriser une meilleure récupération.
Conclusion
Les modifications du carnet de santé ne concernent pas uniquement les professionnels médicaux, mais s’inscrivent dans une dynamique de santé globale où chaque praticien, y compris les ostéopathes, a un rôle à jouer. En comprenant et en intégrant ces évolutions dans leur pratique, les ostéopathes peuvent renforcer leur contribution au bien-être des patients, tout en favorisant une collaboration efficace avec le reste des acteurs de santé.
Ces changements offrent une opportunité d’adapter leur prise en charge à des problématiques de plus en plus fréquentes et de démontrer leur rôle essentiel dans le parcours de soins du patient.
Aperçu du nouveau carnet de santé
- L’Hermite Pierre-Luc, Tavernier Paola, Marangelli Gianni, L’usage du carnet de santé en ostéopathie ,RGDM, n°90, 2024, p.195-209
Également basé sur l’article mentionné dans cette note : Kookie Learning, Les ostéopathes peuvent-ils consulter le carnet de santé ? [En ligne], 07/12/2024 https://kookielearning.com/osteopathes-carnet-sante/ ↩︎ - Possibilité pour les ostéopathes de voir un patient sans avis médical préalable. ↩︎
- Diagnostic d’opportunité : démarche de l’ostéopathe qui consiste à identifier les symptômes et signes d’alerte justifiant un avis médical préalable à une prise en charge ostéopathique. (Définition présente dans le droit français – Arrêté du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie – Annexe I ) ↩︎
- Sante.gouv.fr, Un nouveau carnet de santé de l’enfant pour prendre en compte les nouvelles recommandations sanitaires et les évolutions sociétales [En Ligne], 27/12/2024. https://sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/un-nouveau-carnet-de-sante-de-l-enfant-pour-prendre-en-compte-les-nouvelles ↩︎
- Si vous pensez que l’on ne peut pas le remplir, retourner voir les articles proposés à la lecture dans la note 1. ↩︎