Dépistage de la luxation congénitale de hanche
proposition d’un arbre décisionnel
J.-P. CHAUMIEN, Orthopédiste pédiatre, Boulogne-Billancourt
Le dépistage de la LCH reste d’actualité : une étude récente de la SOFOP montre une élévation inquiétante du nombre de cas décelés après l’âge de la marche depuis 1996. Le dépistage repose essentiellement sur l’examen clinique assisté de deux examens complémentaires : l’échographie et la radiographie de bassin.
L’examen clinique est primordial
Il comporte deux éléments :
– la recherche de facteurs de risque.
Deux sont majeurs : la naissance par le siège et des antécédents génétiques vrais. D’autres paramètres attirent l’attention vers la hanche : hydramnios, gémellarité, gros poids de naissance, anomalies orthopédiques des membres inférieurs (genu recurvatum, pied talus ou talus valgus), inégalité de longueur des membres inférieurs, en fait difficiles à objectiver en période périnatale ;
– deux signes cliniques fondamentaux :
un ressaut d’entrée pour les hanches luxées ou un ressaut de sortie pour les hanches luxables, dépistées par les manoeuvres d’Ortolani ou de Barlow et une limitation de l’abduction. Ce dernier symptôme n’est pas pathognomonique, mais représente un excellent signe d’alerte. Cet examen, dans l’immense majorité
des cas, permet une approche fine d’une éventuelle luxation.
Examens complémentaires
Deux examens complémentaires viennent, si nécessaire, confirmer l’examen clinique : l’échographie de hanche et la radiographie.
L’échographie de hanche
Elle a des limites. C’est un examen opérateurdépendant, qui nécessite un entraînement approfondi. Par ailleurs, ses limites doivent être connues. Devant une hanche luxée, le diagnostic est fait par l’examen et l’échographie n’apporte qu’une imagerie pour faciliter la compréhension pour les parents, et un suivi ultérieur de la maladie. Si la hanche est luxable, les manoeuvres dynamiques réalisées par l’échographiste sont parfois insuffisantes. Dans ces cas aussi, l’examen clinique reste majeur, et il n’est pas exceptionnel de rencontrer une hanche luxable cliniquement et stable en échographie.
Dans le cadre des dysplasies, l’évaluation échographique reste bien souvent approximative, ce qui conduit parfois à des traitements inutiles. L’échographie reste malgré tout un examen important dès lors que l’on suspecte une anomalie de hanche, et elle doit être réalisée dans le cadre du dépistage au 45e jour. Au-delà du 4e mois, elle n’a plus aucun intérêt.
La radiographie
Ellereste un examen très important à partir du 4e mois, s’il apparaît nécessaire de faire cet examen dans le
cadre du dépistage. Dans ce cas aussi, sa réalisation technique et son interprétation doivent être irréprochables.
Copyright © Len medical, Pediatrie pratique, avril 2012
Le Site de l’Ostéopathie remercie le JIM de l’avoir autorisé à présenter cet article