Exposé des faits:
Patie est un chien très sympa qui dans le courant de l’été à présenté un glaucome (hypertension oculaire) qui n’a rétrocédé à aucun traitement et a fini par une ulcération de l’œil ayant obligé à une énucléation en novembre de cet œil droit.
L’opération s’est bien passée et la cicatrisation est en bonne voie…. mais 5 jours après l’opération, Patie commence à avoir une attitude ébrieuse, a du mal a tenir son arrière train, et semble ne pouvoir déplier les postérieurs qui semblent fléchis en permanence. Déficit nerveux et proprioceptif net. Le comportement du chien restant normal par ailleurs.
Un traitement corticoïdes est institué pendant 6 semaines, qui amende les symptômes sans les faire disparaître et une rechute aussi forte intervient des l’arrêt du traitement. Et avec le temps (trois mois) les symptômes ont une tendance à l’aggravation lente mais sûre. Et aucun diagnostic posé ne semble être convaincant, aucun autre traitement essayé n’est efficace.
En particulier malgré la conviction de la propriétaire que l’énucléation et le syndrome de queue de cheval sont liés car l’un suivant l’autre de près on lui affirme qu’il n’y a pas de rapport entre ces deux évènements.
Ostéopathie:
Patie est présentée en février en consultation d’ostéopathie pour voir si cet abord ne peut pas aider à la résolution du problème.
La consultation permet de mettre en évidence une très forte élévation de la FTM (force de traction médullaire), a partir de la sacrocaudale… mais surtout à partir de la cicatrice de l’énucléation qui dans ce cas joue un rôle majeur.
Le traitement est réalisé comme habituellement, fascial sur la cicatrice oculaire et tissulaire sur la sacro-caudale. Les autres points (L7 par exemple ) sont traités en fonctionnel. Il est prescrit du gelsemium en homéopathie.
La démarche s’améliore sur le champ. Malheureusement le lendemain, l’état de Patie s’aggrave au point de présenter une quasi paralysie….
Elle sera revue trois jours plus tard après avoir reçu sans succès un traitement classique (corticoïdes et pervincamine).
La deuxième consultation met en évidence une nouvelle augmentation de la FTM et une accentuation de l’hélice externe fasciale, et une accentuation de la tension sur la cicatrice orbitaire. Elle est retraitée en prenant encore plus soin de ne pas augmenter la tension médullaire pour ne pas aggraver encore ce qui semble être un AVC (accident vasculaire). La pervincamine est gardée, les corticoïdes arrêtés. Le gelsemium repris.
Une semaine plus tard à la troisième consultation Patie a repris une démarche normale….. il n’y a plus aucune tension.
Conclusion:
Ce cas est très didactique pour plusieurs raisons.
– D’abord la Notion de FTM permet de comprendre comment d’une énucléation on passe logiquement à un syndrôme de queue de cheval.
On pourrait retracer l’histoire comme ceci:
– sur un fond de FTM élevée apparait un glaucome avec ulcère sur l’œil: la tension interne au système nerveux peut dans certains cas induire une traction sur le nerf optique qui n’est ni plus ni moins que la proue avancée du cerveau et cela peut entrainer un défaut de vascularisation de l’œil. D’où le Glaucome.
– L’opération même bien faite, même bien indiquée ne tient pas compte de ce » tethered cord syndrom » . Elle accentue en retour la FTM par la rotation des fascias et du nerf effectuée pour assurer l’hémostase du moignon du pédicule de l’œil et la cicatrisation en tension qui en résulte.
– La FTM est alors trop élevée pour que le Système nerveux ne souffre pas: d’où l’apparition du syndrôme queue de cheval.
Les traitements institués, corticothérapie essentiellement, diminuent l’oedème de la moelle et améliorent le tableau mais ne résolvent pas la cause réelle du problème (FTM élevée) d’où la rechute après l’arrêt du traitement.
Seule une intervention chirurgicale sur le filum terminale ou une manipulation ostéopathique orientée vers la FTM peuvent résoudre le problème.
Dans ces cas là il convient de bien faire attention à ne pas augmenter la FTM même transitoirement pendant la manipulation. Je ne saurais pas pour Patie si, malgré le soin apporté à ce fait, mes manipulations ont augmenté temporairement la FTM provoquant le syndrôme AVC qui a suivi ou bien si c’est l’afflux circulatoire dans la détente qui a suivi qui l’a provoqué.
Malgré cela le travail sur la FTM a permis une vraie détente et une vraie récupération du Système nerveux dans son fonctionnement avec une rémission totale des symptômes en moins de Deux semaines.
Ensuite cette relation œil/filum terminale me rappelle le cas du chiot qui il y a quinze ans après avoir été manipulé pour « remettre en place » la queue angulée à 90° vers la droite au niveau de l’insertion du filum terminale avait présenté un enfoncement des yeux dans les orbites suivi d’une paralysie… à l’époque je n’y avais rien compris et pour cause il restait à mettre à jour 1 la très importante notion de FTM.
Je m’en suis toujours voulu… mais Patie dans sa réaction similaire me permet en quelque sorte de réparer l’outrage par contumace…
Merci Patie….
Patie
27 février 2010 14:47, par vetosteo
Un nuevo caso que nos demuestra la eficacia de actuar con la regla de “menos es más” .
A parte de los aspectos fisiopatológicos de este caso, que tú ya habías desarrollado en numerosos artículos, lo que más me ha sorprendido es el amor que han demostrado los dueños de este perro. Lo habitual en estos casos (parálisis progresiva resistente a la medicación) es que los dueños sacrifiquen al animal. Los dueños de este perro no se han dado por vencidos, han luchado por él y el veterinario que les ha atendido les apoya en su lucha.
Felicidades a los propietarios del animal y al veterinario que les atendió. Como decía el Dr. Mira y López, “lo afectivo es lo efectivo”. Los componentes psico-afectivos son factores imprescindibles en cualquier tratamiento osteopático.
En otro orden de cosas cada día más me doy más cuenta de la importancia de lo sutil en osteopatía. Movimientos corporales muy sutiles en forma de helices, torsiones, etc.. se convierte en los elementos de una nueva fisiología corporal. Es difícil describir estos movimientos a los que no los han percibido ya que no son visibles a simple vista, aunque….. en ocasiones sí. Un ejemplo nos lo dio la bailarina china Liu Yan antes de su accidente. Su danza era ligera y no aparentaba ser forzada ya que seguía las torsiones y espirales de los patrones de movimiento muscular que tenía grabados en sus tejidos.
http://www.nytimes.com/2009/04/19/a…
(pinchar el video para ver la danza)
Antonio Ruiz de Azúa Mercadal