D’abord et avant tout merci à tous ceux qui étaient présents. Les vétérinaires qui ont ainsi montré qu’ils prenaient le sujet au sérieux et les non vétérinaires qui ont eu le courage de venir porter leur point de vue.
Etaient Présents :
Dr Didier schmitt | Vétérinaire ostéopathe |
Dr jean Claude Colombo | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Catherine Noël | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Franck Germani | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Véronique Zenoni | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Jean François Moniot | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Patrick Lecollinet | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Frédéric Sebbah | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Jean Louis Stauffer | Vétérinaire ostéopathe (Suisse) |
Guy Theunynck | Kinésithérapeute, Ostéopathe Humain-équin |
Eric Droit | Etiopathe (école étiopathie de Rennes) |
Florence Dinguirard | Etiopathe |
Christophe Dreyer | Etudiant en ostéopathie animale (ESAO) |
Eliane Filliez | Ostéopathe humain-équin |
Chloé Magnin | Etudiante en ostéopathie animale (ESAO) |
Dr Patrick Chêne | vétérinaire & Ostéopathe humain |
Dr Yannick Poubanne | Vétérinaire, Conseil Supérieur de l’Ordre |
Dr Rémi Gellé | Vétérinaire Pdt Syndicat des Vétérinaires d’Exercice Libéral |
Dominique Marin | Kinésithérapeute, Ostéopathe Humain-équin |
Caroline Grucker | BEES, dirigeante de centre équestre |
Dr Eric Degen | Ostéopathe des mammifères |
Dr Jean Pierre Siméon | Vétérinaire ostéopathe |
Dr Bruno Denis | Vétérinaire ostéopathe |
L’Objectif de la réunion était d’initier le débat sur l’exercice de l’ostéopathie vétérinaire par des non vétérinaires.
Un grand tour de table a permis à chacun de se présenter et de livrer ses attentes pour un tel débat et ainsi commencer à définir les grands thèmes de discussion.
Il en ressort les thèmes suivants:
Les vétérinaires ostéopathes présents
sont assez favorables à l’exercice de l’ostéopathie par des non vétérinaires par manque de vétérinaires formés, parce qu’assez souvent ils ont appris de non vétérinaires, parce qu’à l’instar de ce qui se passe côté médecine il n’est pas inconcevable de faire des équipes pluridisciplinaires, même si les décrets récents tels qu’ils ont été conçu ne satisfont pas l’ensemble des gens présents (vétérinaires et non vétérinaires). En particulier le raccourcissement du cursus et l’exclusion de l’ostéopathie crânienne et viscérale ne semblent pas apprécié par les participants.
Globalement, vétérinaires ou non vétérinaires
pensent qu’il y a des règles du jeu qui doivent être respectées (études, déclaration d’exercice, assurances, publicité), sur le terrain des pratiques qui ne sont pas jugées dignes de praticiens de santé commencent à se voir (dumping, publicité abusive, etc) toute pratique qui discrédite l’ostéopathie.
Côté vétérinaire,
la majorité des participants estiment que la formation actuelle en ostéopathie vétérinaire est insuffisante auprès des étudiants que le diplôme de l’ENVN doit être soutenu par la profession face aux enseignants qui pensent que ce n’est pas une bonne chose. Les étudiants devraient être sensibilisés à l’ostéopathie afin de susciter les vocations ou à tout le moins comprendre quand référer parce que l’ostéopathie est plus efficace sur le cas considéré. In fine, chaque vétérinaire devra savoir faire ou savoir référer.
Côté non vétérinaire
Il y a une demande pour effectivement clarifier la situation. Le diagnostic et la possibilité de référer en cas de non indication ostéopathique sont les notions clés en fait de la discussion. Parmi les solutions possibles, une solution qui mettrait les ostéopathes animaliers sous la responsabilités des vétérinaires n’est pas écartée par les ostéopathes et étiopathes présents. Cela me parait étonnant car les ostéopathes humains se sont battus pour leur indépendance par rapport au corps médical, mais si c’est vrai, cela facilitera grandement les discussions et les rendra facilement acceptables par la majorité des vétérinaires. Le droit effectif d’exercer et la collaboration avec les vétérinaires semble une demande forte. Une vraisemblable acceptation aussi de cursus diplômant beaucoup plus conséquents que ce qui semble exister actuellement.
Côté institutions
Le président du Syndicat des vétérinaires libéraux, Rémi Gellé
insiste sur la notion de diagnostic qui, d’après lui, impose que le premier diagnostic soit fait par quelqu’un à compétences vétérinaires avant de décider de faire de l’ostéopathie. Ce qui implique:
– que l’ostéopathe est vétérinaire dans le sens plein du terme.
– ou qu’à l’avenir il pourrait être placé sous l’autorité d’un vétérinaire.
– qu’une fois la solution légale trouvée, une période de transition est envisageable pour les gens déjà en place. Cette voie serait vouée à l’extinction.
– que tout vétérinaire doit apprendre dans son cursus initial quand référer en ostéopathie.
Le conseil supérieur de l’ordre des vétérinaires, représenté par Yannick Poubanne.
Rappel: Une des missions de l’Ordre est de garantir au client l’accès à un service de qualité délivré par un professionnel indépendant et honnête.
– L’avis de l’Ordre est que la pratique ostéopathique met en jeu des actes vétérinaires et doit être à ce jour réservée aux vétérinaires.
– Si l’ouverture aux non vétérinaires n’est pas à exclure, elle doit s’envisager sous contrôle vétérinaire.
– L’ordre désire continuer à s’impliquer dans ce dossier et à favoriser la formation des vétérinaires.
Côté organisateur: Patrick Chêne
Beaucoup de points ont été très positifs de mon point de vue:
– des gens capables de discuter tranquilles sur ce sujet, c’est à noter
– du côté des instances vétérinaires des avancées possibles sur le dossier et une volonté de défendre l’ostéopathie devant la profession en écoutant les vétos ostéopathes, c’est à noter aussi.
– du côté non vétérinaire des gens prêts à mettre de l’eau dans leur vin….
Donc si l’on résume:
Avec un dossier qui se présente ainsi, et si il avance effectivement, dans quelques années (3, 5 ?) nous aurions:
– après une période de transition qui accepte les gens en place
– des vétérinaires formés à référer en ostéopathie
– des ostéopathes bien formés en ostéopathie (structurel, crânien, viscéral, toutes espèces) dans une formation longue et suffisante, éventuellement chapeautée par des vétérinaires et des ostéopathes.
– des ostéopathes travaillant dans une équipe sous l’autorité d’un vétérinaire…
Beau tableau, mais….
– sous quelles conditions chaque ostéopathe trouvera-t’il le vétérinaire l’acceptant sous son autorité ?
– que faire des ostéopathes humains qui voudront passer aux animaux et qui d’une relative indépendance en ostéopathie humaine se verraient chapeautés par un vétérinaire, l’accepteront-ils ?
– le directeur de Brighton qui a brillé par son absence malgré qu’il ait été prévenu plusieurs fois (ce qui en dit…) aura quel comportement face à cela ? se plier aux règles ou continuer depuis l’angleterre à former en off-shore ?
Personnellement:
– j’aurais aimé l’idée d’un vétérinaire ostéopathe qui ne soit pas chirurgien et pharmacien, mais formé à toute l’anatomie, la physiologie, la pathologie, etc…ce qui nous ramenerait à des études à plein temps sur 6 ans de quelqu’un de compétent, un ostéopathe donc formé dans les ENV
– cela nous permettrait de sortir un peu de ce numérus clausus qui nous bride, même si on me dit que la situation n’est pas florissante avec plusieurs dossiers style ostéopathie et l’apport des vétérinaires européens (1/3 des demandes à l’ordre vétérinaire ne sont pas actuellement des diplômes français)
– Avec des passerelles possibles pour les ostéopathes humains qui accepteraient des formations dans les écoles vétérinaires en ces disciplines qui leur manquent .
Conclusion
Ce premier pas….part dans le bon sens, il n’y a pas de doute que de la coupe au lèvre il puisse y avoir loin, mais ne boudons pas ce petit plaisir d’avoir vu naître une discussion…quel drôle d’animal !!!