Toupie, croisée Husky âgée de 8 ans est présentée à la consultation d’ostéopathie pour la première fois au mois d’août 2010 pour les motifs suivants: toux et boiterie des antérieurs. La toux, forte et quinteuse, était apparue à la fin de l’automne 2009. Le vétérinaire traitant diagnostique une trachéite et prescrit un traitement classique à bas de corticoïdes et d’antibiotiques. Les symptômes ne régressant pas, la chienne est référée à l’ENVT, pour réaliser des examens complémentaires (radios, lavage trachéobronchique,…etc…). Tous ces examens sont négatifs: pas de germe, pas de parasite, pas de tumeur, pas d’inflammation. Toupie repart quand même avec un traitement antibiotique + prednisolone+ fenbendazole (sans commentaire…). Devant cette incohérence, la propriétaire décide d’essayer une autre méthode et la présente à la consultation d’ostéopathie.
Lors de cette consultation, Toupie apparaît plutôt craintive et tente d’échapper au contact, ce comportement s’étant installé progressivement, alors que plus jeune, elle suivait partout sa propriétaire très à l’aise. Au niveau des dysfonctions, on retrouve d’ailleurs un système limbique fort perturbé. La FTM est élevée, avec un gros point de tension entre et juste derrière les omoplates. La correction apporte une bonne amélioration de la clinique et, au contrôle 15 jours plus tard, la toux a complètement disparu; reste une boiterie antérieur gauche, après un effort (longue promenade). Le comportement est aussi nettement amélioré, avec une chienne détendue, qui fait la fête en entrant dans le cabinet. La FTM est normalisée, mais il reste encore une petite tension en D8, corrigée dans la foulée. Trois jours plus tard, la chienne ne boite plus et la propriétaire ne donne plus de nouvelles jusqu’au début de ce mois de novembre.
La même toux que l’année dernière est réapparue brutalement, accompagnée de la même boiterie. La chaîne lésionnelle est quasiment identique à celle de la première consultation, de même que le comportement.
A priori, rien n’explique l’augmentation soudaine de la FTM. Je décide donc d’explorer la piste émotionnelle. Le système limbique a commencé à entrer en dysfonction à l’âge de 2,5 ans. Effectivement, à cet âge, la propriétaire confirme qu’un enfant a lancé un pétard à coté de la chienne et que c’est depuis qu’elle est devenue craintive. Si on retrace l’histoire des tissus, on retrouve des reins « bloqués » et une FTM qui augmente à ce moment là. D’autre part, le mois de novembre correspond à la pleine période de chasse et chaque coup de fusil provoque chez Toupie une grande panique.
Pour moi, l’explication est alors simple: le stress généré par les coups de feu est responsable des dysfonctions au niveau du système limbique et par suite de la FTM et des tensions au niveau des vertèbres thoraciques, tensions qui se répercutent à l’étage pulmonaire. Et j’en arrive à la conclusion que Toupie tousse de peur…! Comme on ne peut pas changer les habitudes de chasse, le travail consiste à tenter d’aider la chienne à gérer son stress en période de chasse. Pour cela, il a fallut « corriger » les dysfonctions au moment où elles sont apparues. Un traitement homéopathique ( pulsatilla 9 ch) est prescrit en parallèle.