Dans un précédent article, nous avons vu les bases anatomiques crâniennes, méningées et vertébrales, autour desquelles s’organise la Force de Traction Médullaire (FTM) qui s’exprime entre le cerveau et le filum terminale (insertion variable suivant les espèces). Le traitement chirurgical des excès de cette FTM a également été cité. Dans les lignes qui suivent, nous aborderons les traitements ostéopathiques palliatifs de l’excès de FTM chez le chien et le chat.
La FTM se révèle une notion riche à explorer dans les cas de problèmes nerveux, d’aplombs et de boiterie chez les chiens et chats en croissance.
► Généralités
Chez les carnivores, mon expérience m’amène à penser qu’on voit moins de cas de wobbler, archétype de la pathologie due à la FTM chez le cheval, Mais essentiellement chez le jeune en croissance, d’autant plus que la croissance est rapide ( alimentation hyperprotéinique), on observe souvent accompagnant une Force de Traction Medullaire élevée :
– Des pathologies nerveuses graves comme de l’hydrocéphalie, de l’épilepsie, de l’apathie.
– Des défauts d’aplombs, d’allure, voire des boiteries, Le tout renforce ou provoque des pathologies classiques, les dysplasies.
► Traitements
Comme évoqué dans les autres articles, le diagnostic est à base de tests fonctionnels et tissulaires.
On retrouve essentiellement des tensions aux points d’attache du complexe tissu nerveux, enveloppe de celui-ci.
C’est à dire :
– dans la zone entre les deux yeux ( nerf optique, ethmoïde, crista galli, sphénoïde)
– la zone nuchale : occiput, attache de la dure mère dans le canal médullaire de C0 à C3.
– Au point d’insertion du filum terminale sur les premières caudales avec ses répercussions sur le sacrum. Et aux points d’application de la moelle sur la convexité des courbes de la colonne, d’autant plus qu’à ces endroits la moelle présente un plus gros diamètre :
– Aux environs de D4 (D1à D6)
– Aux environs de L4 (L2 à L5)
Quel que soient les symptômes, le traitement est global et s’attache en particulier à soulager l’excès de tension dans la moelle épinière. Pour l’heure les techniques qui me semblent les plus indiquées sont les techniques tissulaires dérivées de l’approche tissulaire de Pierre Tricot.
► Cas Cliniques
Quelques relations de cas cliniques permettent de mieux approcher l’importance que l’on pourrait attribuer à un excès de FTM sur un carnivore en croissance.
1. La Chatte Véga.
Une chatte, Véga est trouvée à l’âge de 6 semaines, (dans la cité de l’Espace à Toulouse…). Elle n’a aucun équilibre, manque de coordination des pattes arrières, elle ne contourne pas les obstacles, elle fonce dedans. Elle ne sait pas sauter, elle doit se hisser sur un divan. Elle a le dos arqué et la queue sans mouvement. La situation reste à peu près stable jusqu’à l’âge d’un an lorsque apparaissent des crises d’épilepsie et qu’après plusieurs examens conduisant au scanner, tombe un diagnostic péremptoire d’hydrocéphalie.
Avec des commentaires de Pierre Arnaud, vétérinaire ostéopathe:
– « ….Voici plus de vingt ans que Lizon m’a formé dans ses séminaires et depuis je me suis construit, avec sa palette de couleurs, ses informations, mon propre exercice de sorte que quand les clients me demandent quelle technique je fais, je leur réponds que c’est de « l’Arnaud-thérapie » !
Je croyais savoir beaucoup de choses mais j’ai trouvé ton article sur la pie-mère remarquable car jamais je n’avais entendu parler d’elle autrement que comme une « méninge » sans jamais savoir où elle s’accrochait et ce qu’elle faisait.
C’est devenu pour moi la méninge du cerveau comme la dure-mère et la méninge du corps et l’arachnoïde la méninge du cœur. Depuis je me branche sur elle surtout dans les cas de comportements et de maladies immunitaires ce qui semble me donner de meilleurs résultats que quand je l’ignorais. Bien sûr que tout est lié dans l’organisme et qu’on ne peut dissocier la partie du tout, de sorte que, comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, j’agissais sur la pie-mère sans le savoir.
Mais du fait que je connaisse maintenant ses attaches privilégiées il me semble que j’arrive à trouver de meilleures solutions à des problèmes dans lesquels je « merdoyais ». J’ai bien apprécié les conférences auxquelles j’ai assisté mais sans que cela ne remette en cause ma façon de concevoir la pathologie alors que la lecture de ton article m’a vraiment ouvert une « terra incognita » !
A plus de soixante huit ans je commence à fatiguer et si jamais tu rencontres un ou une jeune, qui veuille bien travailler avec un gars aussi fêlé que moi qui n’a ni radio, ni écho, ni électro-cardio, juste ses mains pour s’occuper de malades et pas de maladies, je serais content que tu lui indiques que j’existe…. »
Suivi de l’Article « le Corps comme un Millefeuille D’Emmanuel Pommier:
– » l ne s’agit pas d’une recette de patisserie dont les rares qui n’ont déjà vu derrière les fourneaux me savent bien incapable….
Il s’agit d’un point de vue sur le corps et notamment en se plaçant dans le concept fascial.
Pour beaucoup peut-être, exceptés ceux qui pratiquent uniquement avec cette référence, le fascia est souvent associé à un déroulement de fascia, au paufinement d’une libération…..mais il faut se rappeler qu’il en est tout autrement : le fascia est un tout qui constitue et sépare toutes les parties du corps.
On peut prendre l’image d’une nappe qu’on laisse tomber sur une table avec la vaisselle déjà dressée. La nappe est un tout dont les replis séparent les pièces de vaisselle.
Dans le cas du fascia, les différentes pièces ou organes se différencient de l’intérieur et ne sont pas préexistantes comme dans l’exemple simpliste de la nappe.
Ce petit préambule afin de garder à l’esprit que les techniques décrites dans la suite de l’article sont des techniques fasciales : le point d’appui est le fascia et non pas comme on pourrait le penser des techniques plus ou moins articulaires.
Le fascia fait le lien… comme toujours !!!!
Mais ici il faudra garder à l’esprit la notion de continuité tissulaire dans l’intention malgré nos attentions diverses…. »
– suite