L’incontinence urinaire chez la chienne est un symptôme pas facile à résoudre. Les propriétaires vivent le problème comme très grave et peuvent arriver à marginaliser le sujet, ou dans les cas les plus graves, penser à l’euthanasier. Malheureusement la thérapie médicale, qui dure toute la vie de l’animal, n’arrive pas toujours à arrêter la perte d’urine. L’animal, de son point de vue, ne peut pas s’expliquer le soudain changement des règles de la maison, maintenant il lui est empêché de monter sur le lit et le canapé, alors qu’ avant il pouvait. Sans oublier les reproches inappropriés des certains propriétaires.
Les causes des ces pertes d’urine sont nombreuses, les plus communes sont la cystite (infection de la vessie) et l’incompétence de la musculature du périnée et de l’urètre.
Ces deux conditions peuvent être présentes en même temps et causer une aggravation de la symptomatologie. L’apparition des pertes d’urine involontaires est fréquente chez la chienne d’après l’intervention chirurgicale d’ovariectomie ou hystérectomie.
En trois ans de pratique exclusive de la médecine ostéopathique sur les animaux j’ai eu l’opportunité de traiter seulement deux cas d’incontinence urinaire, sans que ce symptôme soit le motif de la consultation.
MAGGIE, chien croisé, femelle stérilisée, 12,5 ans, 13kg.
Maggie est amenée à la consultation ostéopathique pour un trauma du jarret gauche survenu 4 mois avant. Á la consultation Maggie a une boiterie de 1° – 2° degré du postérieur gauche, avec une tuméfaction du tarse du même coté. La flexion de cette articulation est franchement réduit (60°) par rapport au coté droit (35°). La chienne ne montre pas de douleur. La mesure du diamètre de la cuisse droite, au niveau de la moitié du fémur, est 28cm. La même mesure à gauche est 26cm. Il y a donc une atrophie du postérieur gauche.
L’examen ostéopathique met en évidence les dysfonctions suivantes :
– Troisième rangée des os du tarse gauche.
– Articulation sacro iliaque gauche.
– Sacrum en rotation gauche.
– Vertèbres lombaires L2 et L3 en latéro-flexion droit.
– Vertèbres thoraciques T2 et T4 en rotation gauche.
– Vertèbres cervicales C3 et C4 en rotation gauche.
En rouge et souligné les dysfonctions traitées. Les autres dysfonctions compensatoires ne sont pas traitées. Le traitement était fonctionnel (MRP).
Après une semaine Maggie est amenée pour le contrôle et c’est à cette occasion que j’apprends qu’elle avait des pertes nocturnes d’urine, depuis plusieurs années, complètement disparues après le jour de la manipulation.
La tuméfaction du tarse gauche est visiblement diminuée et Maggie est maintenant prête à commencer la physiothérapie pour compléter la récupération musculaire du postérieur et regagner la flexion physiologique du jarret.
18 mois sont passés depuis la première manipulation et Maggie n’a pas encore eu un de ses « accidents nocturnes » !
MARGOT, chien femelle stérilisée Jack Russel Terrier, 2 ans, 5kg.
Margot est une jeune chienne d’agility qui est amenée à la consultation ostéopathique parce que pendant le trot de temps en temps elle « perde le pas » et fait un petit saut avec le postérieur gauche. Cette condition est visible 3 ou 4 fois par semaine. Mon diagnostic de suspition est une luxation rotulienne de 1° degré.
Depuis la chirurgie d’ovariectomie, toutes les soirées, quand elle est relaxée, elle perd quelques gouttes d’urine. 5 mois avant elle a eu un épisode de cystite, traitée avec la médecine traditionnelle, accompagnée d’une momentanée aggravation de l’incontinence.
Á la palpation une luxation latérale de la rotule de 1° degré est évidente. Le diamètre des deux cuisses, pris au moitié longueur du fémur, est de 21cm. (Un peu trop peu pour une chienne de cette race toujours super musclée).
Á l’examen ostéopathique je trouve les dysfonctions suivantes :
– Ligament collatéral médial du genou gauche + tendon tibio- rotulien ;
– Doigts du postérieur droit ;
– Pubis ;
– Urètre ;
– Vertèbre lombaire L1 en rotation droit + capsule du rein droit ;
– Vertèbre cervicale C1
Toutes les dysfonctions trouvées sont traitées avec des manipulations fonctionnelles (MRP).
Après 20 jours Margot vient pour le contrôle et dans la période suivant la première manipulation les propriétaires n’ont pas vue Margot « perdre le pas » et faire le petit saut. A une seule occasion Margot a eu une petite perte d’urine. Le diamètre des cuisses est augmenté d’un centimètre, de 21 à 22cm.
Au contrôle elle avait les dysfonctions suivantes :
– Vertèbre lombaire L1 ;
– Vertèbre thoracique T2 ;
– Sternum.
La dysfonction de L1 est corrigée avec une manipulation structurelle, le sternum avec des techniques fonctionnelles. La dysfonction de T2 était secondaire.
Un an après la première manipulation Margot n’a plus « perdu le pas » et aussi les petites pertes d’urine ont complètement disparu.
CONCLUSIONS
Ces résultats, c’est sûr, sont prometteurs, mais en trop peu en quantité ! Évidemment tous les cas ne peuvent pas être résolus si rapidement, pour certains il peut être nécessaire d’associer plusieurs médecines, allopathique, acupuncture, homéopathie, ostéopathie, etc.,… Malheureusement les potentialités de la médecine ostéopathique en Italie ne sont pas encore toutes comprises. Presque la totalité des patients est amenée en consultation pour des problèmes locomoteurs, qui ne représentent qu’ une petite partie des symptômes résolus par la médecine ostéopathique :
– Problèmes de la croissance ;
– Problèmes de comportement ;
– Problèmes de l’appareil digestif : vomissement ou diarrhée persistants ;
– Problèmes de l’appareil urogénital : incontinence, hypofertilité, irrégularité des chaleurs.
Et plein d’autres…
J’espère pour le futur que grâce à ces paroles beaucoup de patients pourront avoir la possibilité de résoudre leurs problèmes avec la médecine ostéopathique. Pas seulement des problèmes locomoteurs !