ψ36 – Economie ou ostéopathie en rurale ?

Depuis que je fais de l’ostéopathie dans ma clientèle rurale ; de nombreuses questions, de nombreux doutes viennent émailler mes journées de travail…

Doutes d’abord très personnels correspondant à mon parcours, issus du grand bouleversement que peut constituer l’entrée de cette médecine dans la vie de chacun. Mais depuis quelques temps maintenant, alors que j’ai intégré au quotidien cette médecine dans ma pratique et que ma clientèle ainsi que mes collègues ont intégré eux aussi ce changement, les doutes qui viennent sont liés à une toute autre question : quelle est la place de l’ostéopathie en clientèle rurale ?

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3 réflexions sur “ψ36 – Economie ou ostéopathie en rurale ?”

  1. Pascale Coatantiec

    Economie ou ostéopathie en rurale ?
    27 novembre 2009 16:42, par Jean Claude Colombo
    que cet article est plaisant à lire ! la question première était « place de l’ostéopathie en rurale »…. tu y as répondu dans ton énoncé des deux cas cliniques . étant pour ma part un « ancien » rural pur charolais, je ne peux que partager ta présentation des choses et l’aspect lésion/dysfonction que tu évoques. effectivement, les bovins étant à la fois lourdement chargés par leur éleveurs et souvent malmenés, ils ajoutent à ce handicap je crois, leur masse, leur « élément terre » en Médecine Chinoise, ce qui les rend très lourds et leur donne des réflexes posturaux finalement assez gauches par rapport à des chevaux, des chiens, ou des humains. ce qui n’est pas incompatible avec leurs réactions parfois très vives. mais les pathologies rencontrées , du coup en sont le reflet : je ne me souviens pas d’avoir soigné souvent une jument ou une chienne qui « est restée par terre ou écartelée » après saillie… c’est pourtant fréquent chez les bovins. de même, la facilité avec laquelle la tête fémorale sort de son logement chez le bovin est déconcertante ! par contre elle y retourne rarement…. tout ça pour dire que l’écart entre les motifs d’appel et l’indication ostéopathique est large… dans ma région, se superpose un phénomène que je crains général, qui est que les vétos ne savent plus ni fouiller une vache qui boite d’un postérieur, ni soulever un pied, ni mobiliser un membre pour vérifier une fracture, une rupture de corde du jarret, etc…. et on se retrouve avec des appels ( de véto !!) du genre  » j’ai vu une vache ça doit être de ton ressort, elle pose plus une patte, mais je l’ai vu dans le champ, j’ai pas approché… » ou bien de l’éleveur  » mon véto est passé il sait pas si c’est cassé il a dit de vous appeler… »… bon tout ça est très frustrant ( dans les deux cas : fracture avérée), et, ajouté aux cerises et abcès non diagnostiqués qui conduisent à autant de visites plus ou moins inutiles, je me suis aussi souvent posé la question de la place de l’ostéopathie en rurale. et puis finalement, on y entre, on y arrive et on fait vraiment des choses aussi car les mentalités évoluent et changent : au départ, il y a 15 ans, on m’appelait à la place du rebouteux dans 100% des cas. et puis j’ai expliqué, j’ai rabaché, et , même si il y a toujours ces appels là, les éleveurs commencent à réfléchir autrement. alors ta boiterie de l’uterus, je n’ai plus peur de la révéler : et je lance fièrement devant l’air ahuri des éleveurs ( parfois)  » ben oui quoi, quand vous avez un point de côté vous marchez pas droit vous ? eh bien la vache c’est pareil, elle a mal au ventre et ça la tire et elle boite » et ça passe très bien ! et puis il y a d’autres indications qui font révéler l’intérêt ostéo c’est sur les veaux nouveaux nés qui ne têtent pas ! une manip vaut largement les candilats et autres injections…et puis sur les suivis de fécondités avec ces vaches bloquées sans lésions ovariennes, etc etc.. alors oui il y a de la place en rurale et le deuxième cas que tu cites est révélateur d’autre chose : nombreux sont nos clients qui connaissent des actions  » énergétiques, magnétiques », sans savoir trop ce qu’il en est, ou qui se font soigner de cette façon. alors ils ne sont pas surpris de notre approche, à une seule condition QUE NOUS NOUS AUTORISIONS A PENSER NOUS MEME COMME CA. car en fait notre pire ennemi dans cette pratique est notre foutu cerveau, gauche en particulier !! comme je le dis et répète à nos étudiants : autorisez votre intuition et ne me croyez pas moi , croyez ce que vous ressentez ! après tout cela sont des paroles faciles à écrire sur un clavier… j’ai la chance de m’^tre autorisé à ne pratiquer que l’ostéo, donc j’ai le temps… enfin plus de temps… mais en rurale de tous les jours, ça n’est pas facile de prendre le temps… je sais bien pourquoi j’ai arrêté ! alors bon courage et régale nous encore avec des cas comme ça ! amitiés

  2. Pascale Coatantiec

    Economie ou ostéopathie en rurale ?
    8 septembre 2010 15:14, par Marie José Maître
    Merci pour ces questions ,ces réponses qui ,très instructives pour les débutants (ruraux ou autres d’ailleurs) ont relancé mes réflexions sur les animaux « de rente ». Ces chevaux de meule et ces chiens de gardiennage répondent à la charge de leur travail par du lésionnel que l’ont voit arriver mais que nous sommes impuissants à prévenir . J’ai l’impression qu’en élevage bio les bovins ont la même pression : faire aussi bien que les non bio…mais je m’égare peut-être.

  3. Pascale Coatantiec

    Economie ou ostéopathie en rurale ?
    20 septembre 2010 23:00, par Véronique Zenoni

    Bonjour Pour moi ce n’est pas une question de bio ou conventionnel. Il est possible de faire de très belles rencontres chez des conventionnels amoureux de leurs bêtes.

    Et tout récemment, un éleveur a très bien compris que sa vache ne pourrait lui refaire de veau femelle tant que lui et elle n’auront pas dépassé la déception de l’abattage de la velle d’il y a trois ans destinée à monter à Paris. Et tous deux pleurait, avec une grande pudeur. Il a également compris qu’une autre de ses vaches avait fait une tétanie de peur. Et que son taurillon de 14 mois reproduisait la boiterie que sa mère avait présenté lors de sa gestation.

    Des moments magiques…

    Véro

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