Le syndrome de Wobbler est bien connu chez le cheval, notamment le pur-sang et atteint assez souvent les jeunes chevaux (origine génétique ou traumatique) avec des dommages aux vertèbres cervicales (de C4 à C6 le plus souvent), provoquant ainsi une compression médullaire associée à des symptômes d’ataxie locomotrice sur l’arrière main. La pathogénie évolue généralement rapidement de l’incoordination motrice vers les chutes à répétition pour conduire à une paralysie totale avec perte de proprioception. Chez le chien, ce syndrome est l’apanage de quelques grandes races et notamment connu chez le Doberman et le Dogue Allemand. Le cas détaillé ci-dessous montre qu’à côté de la thérapie chirurgicale de décompression, communément proposée, mais au résultat très dépendant des soins post-opératoires, l’ostéopathie peut, en « dénouant » les tensions formées par les tissus comprimés, rétablir une circulation nerveuse suffisante pour assurer un confort de vie à l’animal et à son propriétaire.


radio de la région lombo-sacrée (pour recherche syndrome de la queue de cheval). © Clinique Vétérinaire Aquivet

Scanner des vertèbres cervicales mettant en évidence la compression médullaire et le remodelage des corps vertébraux en regard de C6 – C7. © Clinique Vétérinaire Aquivet

Le bout de la queue est tuméfié et sanguinolent et ne parvient pas à cicatriser.
> Consultation du 23 février
Le chien marche de façon très ataxique, peinant à lever la patte pour uriner et semblant se retenir in extremis de tomber à chaque pas postérieur. Il ne court plus et ne joue plus avec ses congénères de l’élevage. La première consultation ostéopathique met en évidence une vrille entre les cervicales basses, en forte rotation D et les lombaires qui entraînent tout le bassin en forte rotation G. Cette vrille s’organise autour d’une moelle épinière en très forte tension depuis le crane jusqu’au sacrum. Le bout de la queue reste sanguinolent car le chien le frappe violemment contre les meubles sans sembler ressentir la moindre douleur.
Fiche de consultation du 23 février 2011
> Consultation du 7 avril
La démarche n’est toujours pas harmonieuse mais, après une période de chutes à répétition, le chien semble s’être un peu « stabilisé ». Le diagnostic ostéopathique ne met pas en évidence beaucoup de dysfonctions vertébrales si ce n’est une rotation cervicale toujours présente (mais cette fois-ci vers la G) accompagnée d’une latéroflexion lombaire, sans doute conséquence de la suppression intermittente d’appui sur le postérieur D. Les tensions sont à nouveau dénouées par des techniques fonctionnelles. A partir de ce moment, le seul traitement de fond qui sera maintenu sera l’administration d’Arnica pour maintenir une bonne intégrité tissulaire et des traitements d’appoint à base de produits phyto, notamment pour l’estomac, « point faible » de Cognac> Consultation du 11 mai
Les symptômes semblent s’être stabilisés – voire ont régressé – car le chien se déplace normalement (à l’amble) en mobilisant son bassin mais sans vaciller de l’arrière train et ne court pas. Il ne tombe plus lorsqu’il fait ses besoins. Sa queue, qui était extrêmement abîmée, cicatrise désormais car il semble avoir retrouvé de la sensibilité à son extrémité.
Cicatrisation en bonne voie du bout de la queue
> Consultations suivantes du 8 juin, 11 juillet et 7 septembre
Au cours des consultations ostéopathiques qui ont suivi, le chien montre une stabilisation encourageante de sa locomotion. Il s’est remis à courir sans problème, a retrouvé le moral et joue à nouveau avec ses congénères.
Fiche de consultation du 8 juin (après splénectomie du 24 mai)

Fiche de consultation du 7 septembre

Cicatrisation totale de la queue au 8 juin 2011
Consultation du 19 octobre
Cette dernière consultation est aussi la première à ne déceler aucune dysfonction cervicale : l’estomac est toujours un peu réactif (et le chien a la fâcheuse manie d’avaler tout ce qui passe sous son nez : objets en caoutchouc, chaussettes etc..) et il présente une rotation de L2 – L3.> Discussion
Il est intéressant de noter que l’avant- dernière consultation (7 septembre), réalisée 2 mois après la précédente, montre un début de bascule du bassin que l’on ne retrouve pas lorsque le chien est traité tous les mois. Tout se passe comme si la rotation cervicale associée à la compression médullaire soient tellement puissantes qu’elles entraînent très vite des compensations vertébrales lombaires alors qu’habituellement ce type de compensation ne se voit que sur plusieurs mois, voire plusieurs années lorsqu’il n’y a pas de lésion associée. Même s’il reste difficile de poser un pronostic sur l’évolution d’une pathologie aussi lourde que le Wobbler Syndrome, il n’en reste pas moins – avec un recul de 10 mois – que le suivi ostéopathique d’un tel chien lui a assuré un confort de vie parmi ses congénères avec des fonctions physiologiques totalement conservées (locomotion, miction, excrétion, reproduction). Il est indubitable que ce chien nécessitera des soins réguliers pour éviter une aggravation brutale de son état mais la mise en place du suivi ostéopathique a permis, dans le cas de ce chien, comme à ses maîtres, de continuer à vivre normalement.NB : le dossier complet de ce chien (sous son nom réel), avec vidéos et photos est consultable à cette adresse : http://www.osteovet33.fr/spip.php?article232 Identifiant : osteovet33 Mot de passe : veterinaire
88 – dépêche de décembre
Bonjour Catherine
Je crois que Campeador a eu la chance que ses maîtres n’aient pas les moyens de le faire opérer. A contrario, Baghera Doberman de 6 ans a été opérée « en préventif » pour un port de tête un peu bas, avec pose d’une plaque entre C6 et C7. Paralysée à l’issue de l’opération (effet domino en C5-C6), elle est réopérée 1 mois plus tard (après avoir manqué mourir d’un oedème pulmonaire) : retrait du matériel chirurgical et du disque intervertébral. 2 jours après elle remarche, 3 semaines après, elle chute avec de nouveau paralysie. 2 mois plus tard ses proprio ont pris RDV pour l’euthanasie…et le confrère me la réfère. Nous sommes maintenant encore 2 mois plus tard… elle remarche depuis 10 jours.
Les soins ont consisté en régulation de la FTM, prise en charge de l’émotionnel. Une fois la FTM stabilisée (2 consult), structurel cervico-thoracique pour lacher les adhérences et relancer l’information musculaire.
Avec le soutien de l’homéopathie et de fleurs de Bach. Et surtout les bons soins des propriétaires, dont travail en énergétique + chant.
Bises
Véro
88 – dépêche de décembre
Et j’ai oublié de le signaler précédemment : séances d’hydrothérapie avec Marina Hiquet.
88 – dépêche de décembre
C’est sûr que l’opération, même réalisée par un excellent chirurgien, est toujours imprévisible dans ses résultats comme dans ses conséquences.
Je serais curieuse d’avoir un nouveau scanner de Campéador et la propriétaire est prête à en faire la dépense, à l’occasion d’une visite dans la clinique spécialisée.
Si le remodelage osseux (donc la tumeur probable) avaient régressé… je n’ose même pas imaginer les réactions en allopathie !
merci de ton intervention.
Catherine
88 – Dépêche Vet de décembre 2011
bonjour Catherine,
pour faire la mouche du coche sur cet article fort documenté et qui me semble « gros » pour la Depêche (peut-être viser l’Essentiel ou un cas clinique dans une autre revue ?),
la première photo d’imagerie me semble plus être une radiographie qu’un scanner…
bises
88 – Dépêche Vet de décembre 2011
Bonjour Stepan,
Et merci pour ta remarque : effectivement cela ressemble plus à une radio qu’à une image de scanner : j’ai corrigé en conséquence.
Ensuite, je me souviens que la Dépêche avait consacré une pleine page à un autre article un peu long que j’avais commis (sur un York nommé O’Neel). Donc, pourquoi pas ?
Je ne crois pas que « l’Essentiel » soit prêt à nous publier : nous ne faisons pas de pub !
Bises et à +
catherine