L’imagerie populaire parle souvent de « vertèbre déplacée » et de « vertèbre à remettre en place »… Qu’en est-il exactement ?
Mais cette notion fait se dresser les cheveux sur la tête des vétérinaires non ostéopathes.
Alors reprenons la, pour expliciter en quoi elle est incorrecte et quelle est la notion finalement sous tendue par cela.
Est-ce que l’ostéopathe « remet les vertèbres en place »
Non. L’ostéopathe ne touche pas une vertèbre déplacée, sensu stricto « pas à sa place » : celle ci est alors luxée et la réponse est chirurgicale ( pose de plaque reliant cette vertèbre à ses suivantes).
Même si la chiropraxie dégage la notion de subluxation, nous préférons ne pas utiliser ce terme.
Peut-on voir un déplacement vértébral sur une radio ?
Non. « la vertèbre déplacée » ne se voit pas à la radio. Inutile de
chercher.
Est-ce que le « déplacement vertébral » gêne les mouvements du squelette ?
Oui. Une « vertèbre déplacée » est une vertèbre à sa place
mais qui ne peut pas exécuter certains mouvements : rotation
gauche ou extension ou latéroflexion ou toute combinaison de ces
impossibilités jusqu’au blocage total : « je ne bougerai pas » !.
Est-ce que le mouvement vertébral « normal » est significatif ?
Ces mouvements sont de l’ordre de quelques degrés mais sont importants
dans l’adaptabilité générale du corps au mouvement.
Légende: Aquarelles (Liseron Pelissier) vue de face et de profil d’une vertèbre en rotation par rapport à ses suivantes, on remarque le positionnement différent des apophyses épineuses et transverses. C’est un mouvement symétrique, normal et physiologique mais qui peut par perturbation du fonctionnement tendineux et musculaire devenir dissymétrique donc « dysfonctionnel » d’abord puis ensuite pathologique au sens propre.
Alors, que signifie, en ostéopathie « remettre une vertèbre en place » ?
Remettre la vertèbre » en place » signifie simplement lui permettre de refaire le mouvement qui lui était interdit.
Quand l’ostéopathe « remet une vertèbre en place », est-ce que cela
s’entend ?
Non, ça ne fait pas « crac » à tous les coups ! Permettre un nouveau mouvement, c’est remettre en fonction des récepteurs nerveux (fuseaux neuromusculaires, récepteurs de Golgi). Les techniques dites « structurelles » (qui agissent directement sur les interfaces osseuses) ne sont qu’un de ces moyens. D’autres techniques dites « fonctionnelles », « fasciales » ou « énergétiques » agissent également, de façon moins spectaculaire mais tout aussi efficacement.